La manifestation anti 4ème mandat de Bouteflika organisée aujourd’hui à Alger par le mouvement Barakat a été durement dispersée par les forces de l’ordre.
Des dizaines de citoyens, dont des journalistes, ayant répondu à l’appel de ce mouvement lancé il y a quelques jours par Leila Bouraoui et ses amis ont été interpellés par des policiersqui les embarquent, parfois violemment, dans des fourgons.
Les alentours de la fac centrale, au cœur d’Alger-Centre, où les anti-Bouteflika ont pris rendez-vous ont été investis par les policiers avant même le début de l’action de protestation. Il est vrai que les petits groupes de manifestants éparpillés çà et là dans cette grande artère de la capitale algérienne ont eu quand-même le temps de faire entendre leur voixen scandant quelques slogans genre « Algérie libre et démocratique », « Vive l’Algérie », « Barakat, barrakat (ça suffit, çà suffit) », etc.
Parti couvrir l’évènement, un journaliste d’El Watana été arrêté par la police. « Le journaliste d’El watan, Hacen Ouali, chargé par la rédaction de couvrir la manifestation du mouvement BARAKAT, a été arrêté par des élements de la DGSN. Il est dans un commissariat d’Alger depuis ce matin. La direction d’El watan condamne avec la plus grande fermeté cette grave atteinte à la liberté de la presse et exige sa libération immédiate », a dénoncé dans un communiqué le journal d’Omar Belhouchet.
Présent à la manifestation, Soufiane Djillali, président de Jil Jadid qui s’est retiré le 28 février de la course à la présidentielle du 17 avril, a dénoncé la « brutalité » dont ont fait usage les forces de l’ordre pour disperser le sit-in. « Le clan présidentiel panique à l’idée que l’intelligentsia algérienne se mobilise et refuse le processus de renversement de la République au profit d’une caste oligarchique autour d’un homme invalide, malade et qui a mis son amour-propre au-dessus de celui de la nation», dénonce-t-il dans une déclaration faite site Algérie-Patriotique.
Les militants du mouvement Barakat ont tenté de tenir, samedi 1er mars à Alger toujours, un rassemblement similaire et qui a connu le même sort que celui d’aujourd’hui. Il a été durement réprimé par les forces de l’ordre qui ont arrêté plusieurs manifestants. Mardi 04 mars, dernier jour pour les candidats pour déposer leurs dossiers, les anti-4ème mandat de Bouteflika ont essayé de tenir un sit-in devant le Conseil constitutionnel avant qu’ils ne soient dispersés par la police.
Le même jour, Amnesty International a rendu publique une déclaration pour s’élever contre la répression policière contre les manifestants. « La dispersion par la force et l’arrestation de dizaines de manifestants pacifiques (…) s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle vague de répression de la liberté d’expression », a-t-elle dénoncé. Ne s’arrêtant pas là, l’ONG a appelé le gouvernement algérien « à lever les restrictions qui pèsent indûment sur la liberté d’expression, d’association et de réunion et à autoriser les manifestations pacifiques ».