38222_1Médecins comme hommes religieux sont catégoriques: l’alcool ne reste pas plus de 24 heures dans le sang. Et s’il est formellement interdit en islam, il n’annule pas le jeûne.

Les Marocains amateurs d’alcool sont divisés sur le fait d’entamer leur cure des fameux 40 jours avant ramadan. Si certains le font par habitude, souvent sans même en connaître la raison, d’autres n’y pensent même pas et continuent de consommer de l’alcool jusqu’à la veille du mois sacré. La raison la plus évoquée est le fait que l’alcool reste 40 jours dans le sang et que le jeûne du ramadan ne sera valide que si la personne arrête d’en consommer 40 jours plus tôt.

Le prédicateur Abdelwahab Rafiki Abou Hafs tranche: « arrêter l’alcool 40 jours avant le mois sacré n’a aucun sens ». Il s’agit, selon lui, d’une idée populaire dépassée, une tradition sociale qui n’a aucun rapport avec la religion.

« La charia a interdit la consommation de l’alcool durant toute l’année et non pas 40 jours avant ramadan. C’est une légende sociale qui a trouvé ses repères chez bien de pseudo-musulmans », explique Abou Hafs. Et de souligner que la consommation d’alcool n’annule pas le jeûne, qu’il soit consommé 40 jours ou un seul avant le mois sacré. Quant à savoir si l’alcool est « haram » ou non, le prédicateur estime que ce débat n’a pas lieu d’être. « La religion a été claire sur la question », tranche-t-il avant d’ajouter qu’il suffit de voir les inconvénients de l’alcool et les conséquences de l’ivresse pour constater que « Dieu a toutes les raisons pour l’interdire ».

Pour sa part, Chahrazade Benabdellah, biologiste, essuie d’un revers de la main toute rumeur qui affirme que l’alcool demeure dans le sang pendant 40 jours. Elle explique qu' »il suffit de 5 à 7 heures pour que toute trace d’alcool disparaisse du sang, et de 24 heures seulement pour ceux qui ont en consommé une très grande quantité ». Dans le monde, les statistiques révèlent que le Maroc fait partie des grands consommateurs d’alcool et est le premier pays arabe producteur de boissons alcoolisées. Les Marocains en consomment plus que le lait, signant ainsi sur une grande schizophrénie sociale.

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