MOUDAWANA – Initié en 2012, un projet de loi permettant au juge d’autoriser le mariage des mineurs à partir de 16 ans est à l’origine d’un désaccord entre le PJD et le PPS.
Actuellement, selon l’article 20 de la Moudawana (code de la famille), « le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité matrimoniale… »
Côté PJD, « l’idée de cet amendement est d’imposer au juge un âge minimum, 16 ans, en dessous duquel aucune dérogation ne peut être accordée. Des filles se marient aujourd’hui à 13 ou 14 ans », nous explique le député PJD Mohammed Benabdessadeq, vice-président de la Commission de justice, de législation et des droits de l’homme, qui a examiné récemment le projet de loi.
« Nous ferons tout pour que cette loi ne passe pas », a confié Nouzha Skalli, Selon la député PPS, l’argument du PJD ne tient pas, car « le juge pourra toujours marier les filles à 16 ans, ce qui est inadmissible. A 16 ans, elles doivent plutôt être à l’école. Le pouvoir de dérogation doit être enlevé au juge en maintenant l’âge légal minimum à 18 ans ».
Aujourd’hui, le texte est encore bloqué à la première chambre. N’ayant pu aboutir à aucun compromis, le PPS et le PJD ont sollicité respectivement l’avis du CNDH et du Conseil des oulémas. « Nous n’avons pas encore reçu de réponse. En attendant, c’est le statu quo », confie Mohammed Benabdessadeq au HuffPost Maroc.
Nouzha Skalli, elle, est catégorique : le projet de loi ne passera jamais. « Il a été adopté par la chambre des conseillers, où il n’y a pas beaucoup de femmes, mais je peux vous dire qu’il ne sera pas adopté par la chambre des représentants ». Parole de femme !
Source:HuffPost