« Une réussite parfaite. » La Corée du Nord a affirmé, dimanche 3 septembre, avoir testé avec succès une bombe H capable d’être montée sur un missile à longue portée. Un peu plus tôt, le gouvernement japonais a accusé Pyongyang d’avoir mené un sixième essai nucléaire, après que des agences géologiques ont enregistré une « explosion » de magnitude 6,3 près du principal site de tests atomiques nord-coréen. « C’est absolument inacceptable », a réagi le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, dont le pays avait déjà été survolé, mardi, par un tir de missile.
L’état-major sud-coréen a indiqué que la secousse sismique avait été détectée en milieu de journée près du site d’essais nucléaires de Punggye-ri. L’institut géologique américain USGS a précisé que la magnitude de cette secousse était de 6,3, soit un niveau bien plus élevé que celui recensé lors des tests antérieurs. « C’est une explosion plutôt qu’un séisme », a assuré une chercheuse de l’USGS, évoquant un « événement peu profond ».
Une explosion d’une puissance inédite
Les précédents essais nucléaires nord-coréens avaient tous entraîné des secousses telluriques détectées par les agences géologiques étrangères. Le dernier essai atomique nord-coréen remonte à septembre 2016 et il s’agissait du plus puissant des cinq tests conduits par Pyongyang depuis 2006.
Selon le chef des services météo du voisin sud-coréen, ce sixième essai a donné lieu à une explosion « cinq à six fois plus puissante » que celui mené en 2016. « C’est aussi le plus puissant » jamais mené par Pyongyang, a précisé un responsable de l’administration météorologique coréenne.
La Corée du Nord vraiment dotée d’une bombe H ?
La Corée du Nord a affirmé, dimanche, avoir développé une bombe à hydrogène pouvant être installée sur son nouveau modèle de missile balistique intercontinental capable, selon ses dirigeants, de placer le territoire américain à portée.
Des analystes étrangers ont émis, ces derniers mois, des doutes sur la capacité de la Corée du Nord à fabriquer une bombe H (bombe à hydrogène, ou thermonucléaire) et à suffisamment la miniaturiser pour l’installer sur un missile. La bombe à hydrogène est beaucoup plus puissante que la bombe A.
Depuis juillet, Pyongyang a menacé de tirer plusieurs missiles à proximité de l’île de Guam, un territoire américain de l’océan Pacifique, et a lancé la semaine dernière un missile de portée intermédiaire qui s’est abîmé dans le Pacifique après avoir survolé le Japon.