Au Maroc, le palais royal confronté à la colère sociale

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Le Maroc trouvera-t-il la parade ? En une année, le royaume a été confronté à une multiplication des mouvements sociaux d’ampleur. Dans le Rif, au nord du pays, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, avant que la contestation ne se porte sur Zagora, dans le sud, puis, depuis décembre 2017, sur Jerada, une ville minière proche de la frontière de l’Algérie, à l’est.

Si ces mouvements s’inscrivent dans des contextes régionaux différents, tous ont en commun une même revendication de justice sociale – du travail, des services publics, la fin des privilèges – à laquelle le Maroc, qui se targue d’être une puissance africaine montante, va devoir répondre, sous peine d’être durablement fragilisé.

Le mouvement le plus important a été celui d’Al-Hoceima, dans le Rif, où, pendant près d’une année, d’octobre 2016 à juin 2017, les manifestations se sont succédé. C’est un drame individuel, presque un fait divers, qui a servi d’étincelle dans cette région historiquement marginalisée et réputée rebelle. Le 28 octobre 2016, un jeune vendeur de poissons, Mouhcine Fikri, 31 ans, est mort broyé par une benne à ordures alors qu’il essayait d’empêcher la police de détruire sa marchandise, pêchée illégalement.

Des centaines d’arrestationsLes revendications ont très vite dépassé le désir de justice de la famille pour s’étendre à des demandes sociales plus larges. Jeune, sans travail fixe, Mouhcine Fikri avait réussi à gagner sa vie, bon an mal an, dans l’économie informelle, comme le font bon nombre de familles de cette région enclavée. Dans l’esprit de la population locale, même cette « débrouille » du quotidien n’est plus possible. Le jeune homme avait été rattrapé par l’arbitraire d’une administration qui peut, à sa guise, décider de fermer les yeux ou de punir.

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