Sur la base de rapports établis par des missions d’inspection du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Économie et des finances, des centaines de présidents de conseils communaux risquent de passer devant le Parquet général pour détournement de deniers publics.
De lourds soupçons de malversations, laxisme, voire de détournement de deniers publics pèsent sur pas moins de 1.600 présidents de conseils communaux à travers le royaume. Et pour cause! Des appels d’offres auraient englouti, annuellement, 1.000 milliards de dirhams pour des projets socio-économiques jamais réalisés, ou qui ont été très en-deçà de ce qui était prévu.
Le quotidien Assabah de ce jeudi 15 février rapporte que ce sont des missions d’inspection réalisées par des contrôleurs dépêchés par le ministère de l’Intérieur et celui de l’Economie et des finances qui ont dévoilé le pot-aux-roses. Le Parquet général aurait même déjà reçu plusieurs dossiers mettant en cause nombre de présidents de conseils communaux, provinciaux ou régionaux, présumés coupables de dilapidations de deniers et malversations financières. En attendant de compiler les preuves dans ce sens, tous les édiles dont la culpabilité sera prouvée répondront de leurs actes devant la justice.
D’après Assabah, il va néanmoins falloir attendre la fin de la mission qu’est en train de piloter Zineb El Adaoui, Wali et inspecteur général de l’administration territoriale, mission qui a été enclenchée en janvier dernier et qui s’étendra sur quelques mois. En effet, il y aura 202 missions d’inspection, dont 75 concernent les conseils communaux des wilayas et provinces, 30 autres qui fouineront dans les comptes des mairies, 12 pour les finances des conseils régionaux et 85 sur le sort des fonds octroyés dans le cadre de l’Initiative nationale de développement humain.
Sentant le coup venir, le Bureau exécutif de l’Association marocaine des présidents des Conseils communaux ont déjà réagi. Ils se plaignent de la multiplicité des contrôles dont ils font l’objet et nient toute malversation ou détournement de deniers publics. En tout cas, ce sont des centaines de milliards de dirhams qui sont en jeu, et dont il va falloir prouver la destination finale.