Une jeune fille abandonnée en appelle à la société pour sortir de « l’enfer » de la rue

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Abandonnée par ses parents puis par sa famille adoptive, Wiam vit dans la rue depuis sept ans au rythme d’agressions et de viols. Dans un témoignage bouleversant, elle en appelle à la société pour quitter cet « enfer » qu’est la rue.

Poignant, bouleversant, glaçant… les adjectifs ne manquent pour décrire les réactions au témoignage d’une adolescente casablancaise. Le visage tuméfié, les mains et les jambes tailladées, Wiam, fille abandonnée, 18 ans, raconte à Chouf TV son calvaire quotidien, fait de violences en tous genres. Agressions, viols, bagarres… « Sans père, ni mère, j’ai grandi dans la rue. Bébé, j’ai été abandonnée par mes parents. J’ai été alors adoptée par une femme à Derb El Kabir [Casablanca, ndlr] », dit Wiam, émue. « A 11 ans, elle m’a présenté à un homme qui m’a déflorée en contrepartie de l’argent. Une fois l’argent encaissé, elle m’a dit qu’elle n’était pas ma vraie mère et que j’étais une enfant adoptée. Elle m’a chassée de chez elle. Je n’avais d’autre refuge que la rue, où j’ai vécue depuis. En découvrant qu’elle n’était pas ma mère, je me suis tailladé le visage et le cou et j’ai foutu toute ma vie en l’air. Je me suis mise à boire et à fumer. Dans la rue, je faisais l’objet de violences de toutes sortes et on me violait », poursuit-elle.

La rue, injuste, violente, misogyne, est un « enfer » dans lequel a elle a été jetée, enfant, acculée à faire toutes sortes de concessions pour survivre. « On m’humilie. Pourtant, je ne fais de mal à personne, je ne vole personne…  C’est ça la vie dans la rue, ma vie est un enfer. »

Emue aux larmes, elle regrette qu’au lieu de voler à son secours « on voit en [elle] une chemkara (droquée), une mcherga (trainée) ». Et de continuer : « Ceux qui me jugent n’ont pas vécu dans les mêmes conditions que moi. Au lieu de m’aider à intégrer un orphelinat, par exemple, on m’insulte, on me viole. J’aurais aimé rester avec mes parents. Quand je vois une fille avec sa mère, j’ai envie de pleurer. Et j’en viens à penser que je tuerais ma mère si je venais à tomber sur elle. Elle n’aurait jamais m’abandonner pour quelque raison que ce soit (…) Même une chatte ou une chienne ne jette pas ainsi ses petits. »

Son  « seul vœu » ? « Que les gens me viennent en aide pour trouver une solution ou une famille. J’espère que le Maroc ne m’enfoncera pas davantage », espère-t-elle. « Je ne suis pas contente de cette vie dans la rue. J’en appelle à toute la société pour qu’on me vienne en aide », répète-t-elle, estimant que « c’est sa dernière chance ».


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