Elle s’appelle Zoulikha, ou « Khalti Zoulikha » comme aime l’appeler les jeunes activistes du Hirak à Al Hoceima. La mère du détenu et leader du mouvement rifain Nasser Zefzafi est atteinte d’un cancer du sein, dans ses premières étapes de maladie. « Elle avait senti des douleurs. Après avoir vu le médecin, nous avons découvert le cancer », nous confie son marie Ahmed Zefzafi.
« Selon le médecin, une cellule morte a été réanimée à cause du stress et de la pression qu’elle vit récemment« , rajoute le père de Nasser Zefzafi, qui nous parlait alors qu’il se trouvait dans le bloc opératoire au moment où sa femme subissait l’intervention chirurgicale.
Pour rappel, depuis le début des manifestations du Hirak, les militants rifains ont réclamé l’ouverture d’un centre d’oncologie à Al Hoceima, alors que celui-ci a été inauguré en 2008 par le roi Mohammed VI. Il n’était toutefois pas doté du matériel nécessaire pour répondre aux besoins médicaux de personnes atteintes de cancers. Les patients étaient alors contraints de se faire soigner dans d’autres centres médicaux.
La région du Rif est connue pour son taux élevé de malades atteints du cancer, à cause des bombes chimiques lancées par l’armée espagnole lors de la guerre du Rif (1921-1926). Une guerre pendant laquelle l’aviation espagnole a fait usage du gaz moutarde. Aujourd’hui, les produits contenus dans ces bombes provoquent encore des dommages aux descendants des victimes de cette guerre.
Des centaines de personnes n’ont pas tardé à marquer leur soutien à « Khalti Zoulikha » sur les réseaux sociaux.Nous souhaitons tous un bon rétablissement à Khalti Zoulikha.