Luigi Pelazza diffuse un reportage sur la prostitution infantile à Marrakech

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Expulsé du Maroc en septembre dernier alors qu’il réalisait un reportage sur la prostitution des mineurs à Marrakech, le journaliste italien Luigi Pelazza, présentateur de l’émission «El Iene» («Les hyènes») a réussi à réaliser un reportage à partir des fichiers non saisis par les autorités marocaines. La vidéo, publiée mercredi, fait beaucoup de bruit en Italie et bientôt au Maroc.

La prostitution à Marrakech a fait les choux gras de la presse italienne cette semaine, au lendemain de la diffusion, le 26 avril par la chaîne Mediaset, d’un reportage sur la prostitution infantile, dans l’émission «El Iene» («Les hyènes»).

«Le reportage montre à quel point il est facile de trouver des enfants dans la capitale touristique marocaine, Marrakech, malgré des moments de tension», a commenté mercredi le journal italien Newsly.

Un parent qui offre les services de ses deux filles

Le journal raconte que les reporters de l’émission ont fait escale dans les grandes villes du Maroc à la recherche d’un enfant, en particulier des filles. «La recherche est très facile», puisqu’ils trouvent immédiatement quelqu’un qui pourrait mettre à leur disposition un enfant. «Si le premier témoin avance qu’il ne veut pas apparaître dans le reportage, l’équipe de ‘El Iene’ trouve vite une solution de rechange.»

En revanche, la deuxième tentative aboutit : un homme affirme sa disposition à présenter une jeune fille au journaliste déguisé en pédophile. On le présente comme «un père [qui affirme avoir] deux filles. «L’homme propose l’une d’elles en douceur, comme s’il vendait des articles, arguant qu’il faut la voir avant de proposer un prix», poursuit de son côté la version italienne de Blasting News. Le reportage rapporte également les déclarations de ces petites filles, qui «vont souvent avec d’autres hommes, confirmant ainsi la thèse de la prostitution des enfants».

Sur la page officielle de l’émission, on évoque notamment près de «50 000 filles, dont des mineures, qui se prostituent entre Casablanca et Marrakech». Les journalistes d’«El Iene» placent même le Maroc dans la catégorie des pays connus pour être des destinations favorites de pédophiles européens. «La Thaïlande, le Cambodge ou encore les Philippines sont depuis toujours les destinations préférées des Européens pour le tourisme sexuel infantile à faible coût. Mais depuis quelque temps, il suffit de rejoindre un endroit beaucoup plus proche : le Maroc», commente-t-on.

Des mineures pour… 200 euros !

Les journalistes parviennent à recueillir un premier témoignage d’une jeune fille de 17 ans, comme l’explique Blasting News. «Je prends 200 euros. Je le fais parce que j’ai besoin d’argent. Je peux gagner mille euros en deux mois», lance l’adolescente avant de faire savoir que son rêve est «d’aller à New York». Elle n’indique pourtant pas sa ville d’origine. «Dans ma région, je connais au moins cinquante personnes qui font ça aussi», poursuit-elle.

Le journaliste est contraint de s’éloigner puisque la police s’est déplacée dans les rues pour surveiller la situation. Après une deuxième tentative, la police intervient pour arrêter le journaliste et son interprète. Le présentateur reprend la parole pour informer qu’au moins dix agents chargés de l’application de la loi sont intervenus. «L’interprète marocain a été arrêté alors que le matériel, les caméras et certains fichiers ont été saisis». Mais l’équipe chargée du tournage a toutefois réussi à garder certains fichiers diffusés dans le reportage du mercredi.

«Nous n’avons pas eu la chance de parler ou de rencontrer des responsables ou des interprètes de l’ambassade italienne au Maroc. Nous avons été accusés de tournage avec des mineurs sans le consentement de leurs parents», poursuit Luigi Pelazza.

Ce dernier avait été expulsé du Maroc le 29 septembre dernier, avec un autre journaliste italien alors qu’ils réalisaient un reportage sur les réseaux de prostitution des mineurs à Marrakech. «Nous avions déjà engrangé beaucoup de matière pendant trois jours sur la prostitution des enfants dans un réseau qui impliquait non seulement des touristes occidentaux, mais aussi des touristes arabes ainsi que les populations locales», avait confié Pelazza au quotidien italien Corriere della Sera.

Sur les réseaux sociaux, les Marocains restent partagés entre ceux qui accusent l’éducation et la crise de l’école publique, ceux qui tirent à boulets rouges sur les reporters italiens et ceux qui critiquent les autorités locales.

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