Il gagne 2,5 milliards de centimes par voyage et dépense 70.000 dirhams par soirée arrosée. Récit d’un baron de drogues pas comme les autres.

C’est une bombe que vient de lâcher le site espagnol ‘’Espanyol’’ dans son enquête intitulée « Louis Hamilton des bateaux de drogues à Mdiq ». Le dossier livre les confessions du plus grand navigateur marocain de voiliers dans le trafic de drogues. Du haut de ses 32 ans, celui que l’on surnomme « Didi », originaire de Tétouan mais installé à Malaga, raconte comment il a réussi à corrompre des agents de sécurité, des juges, des procureurs et des avocats espagnols pour éviter la prison ou pour alléger ses peines. « Didi », surnommé également Louis Hamilton en référence au pilote britannique de Formule 1, confie qu’il recevait environ 30 millions de centimes de la part des plus grands barons de drogues pour lesquels il assure le transport de 3 tonnes de drogues du littoral marocain au sud de l’Espagne. Il gagnerait 2,5 milliards de centimes lorsqu’il fait passer cette même quantité pour son compte personnel à bord de ses deux voiliers.

Conscient que son témoignage créera un vrai tollé au Maroc et en Espagne, Didi ajoute qu’il est propriétaire de plusieurs biens immobiliers, de voitures et bien d’autres choses dans les deux pays sans avoir le moindre souci. Sa grande fortune lui permet, d’ailleurs, de dépenser jusqu’à 7 millions de centimes par soirée arrosée. Pour couronner le tout, le Hamilton marocain souligne qu’il n’a jamais rencontré de problèmes pour transporter ses marchandises entre le Maroc et l’Espagne. « On achetait les producteurs de drogues dans le Rif et les agents de sécurité qui surveillent les routes, les plages et le littoral. Ils sont payés à l’avance afin de nous ouvrir le passage », confie Didi, soulignant que les barons de drogues payent 8 millions de centimes dans chaque opération de trafic qui se déroule entre les montagnes du Rif et le littoral.

En Espagne, Didi achète également le silence des responsables de sécurité et de l’armée civile. « On vise les agents qui se chargent de la surveillance de la soirée dans laquelle se déroulera l’opération », explique-t-il. Des juges et des procureurs généraux auraient même été achetés par de célèbres avocats dont les compétences sont prouvées en matière de défense des barons de drogues. Ces derniers sont ainsi acquittés ou écopent d’une légère peine de prison qu’ils réussissent à éviter en payant des amendes. Didi, lui, confie d’ailleurs qu’il avait donné 24 millions de centimes à un avocat afin de faire sortir son ami, baron de drogues, de prison. L’avocat aurait ainsi réparti la somme entre le juge et le procureur général qui se chargeaient de l’affaire. « Si l’avocat ne dispose pas d’un réseau de contacts dans le milieu de la justice, soyez sûr que l’accusé va pourrir en prison », tranche Didi.

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