Violem­ment frap­pée parce qu’elle vend de l’alcool pendant le rama­dan

0
1709

La scène choquante a été captée par la vidéo­sur­veillance d’un café de Nice. L’agres­seur a été iden­ti­fié mais reste introu­vable.

La scène déso­lante s’est dérou­lée lundi 6 juin dans le centre de Nice, mais la vidéo vient quant elle tout juste d’être publiée sur Inter­net. On découvre une serveuse sur le pas de la porte du bar dans lequel elle travaille. Elle vient visi­ble­ment d’être inter­pel­lée. Soudain, un homme se présente à elle et lui assenne un violent coup au visage, qui l’a fait trébu­cher. L’agres­seur dispa­raît aussi­tôt, sans un mot ni un regard pour la victime. Cette dernière reste un moment à terre, visi­ble­ment sonnée et choquée, avant de se rele­ver douce­ment et se diri­ger vers son comp­toir. La séquence provient des camé­ras de surveillance du Vitis Café.

Pourquoi cette violence gratuite ? Que s’est-il passé ? La raison est simple : l’homme (et un complice) repro­chait à la serveuse, qui est de confes­sion musul­mane, de servir de l’al­cool pendant le rama­dan. L’is­lam réprouve la consom­ma­tion d’al­cool pendant le mois sacré, au cours duquel les musul­mans sont d’ailleurs invi­tés à jeûner pendant la jour­née. Sauf que rien ne permet­tait à l’agres­seur de s’oc­troyer le droit de la frap­per pour poin­ter son soit-disant « pêché ». Elle raconte les détails des faits à nos confrères de l’Obs : « J’étais toute seule dans le bar quand deux passants ont fait irrup­tion.. Ils ont pointé du doigt les bouteilles d’al­cool qui se trou­vaient derrière le comp­toir, puis l’un d’entre eux m’a dit en arabe : ‘Tu devrais avoir honte de servir de l’al­cool en période de rama­dan’. Puis, il a ajouté : ‘Si j’étais Dieu, je t’au­rais pendu’ ». Ce à quoi elle aurait répondu : « Tu n’es pas Dieu pour me juger ».

« Je me suis sentie humi­liée »

Il n’en fallait pas moins pour exci­ter les deux hommes, qui ont alors insulté la serveuse, prénom­mée Myriam, de tous les noms. Jusqu’à ce que l’un d’eux en vienne carré­ment aux coups. La jeune femme a porté plainte pour « violences volon­taires ». Son patron en a fait de même après avoir reçu l’ap­pel de son employée en pleurs et avoir lui-même constaté l’énorme héma­tome sur son arcade sour­ci­lière. La jeune femme a cepen­dant tenu à finir sa jour­née. « J’ai peur qu’ils reviennent, mais je ne veux pas que cela impacte mon travail », a-t-elle digne­ment souli­gné. Mais après coup, elle s’est aussi inter­ro­gée : « J’ai du mal à comprendre. Pourquoi m’ont-ils insulté ? Pourquoi cette gifle ? Je me suis sentie rabais­sée, humi­liée, salie. Je ne veux pas que d’autres femmes puissent être victimes d’une telle agres­sion ».

Nice est parfois le théâtre d’agres­sions de ce type. En 2014, un boulan­ger d’ori­gine tuni­sienne de la ville avait subi des pres­sions de la part d’un ancien client. Il lui repro­chait de propo­ser des sand­wichs au jambon et l’avait taxé de « mauvais musul­man », avant d’avoir recours aux inti­mi­da­tions. Quant à Myriam, elle conclut sur son cas : « Ce n’est pas parce que je sers de l’al­cool que je n’ac­com­plis pas mon devoir (…) En Tuni­sie, j’exerçais le même métier et je n’ai jamais eu le moindre problème. Je ne pensais pas qu’en France, pays de liber­tés, je puisse être agres­sée pour ça ».

Source: vsd.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

*