À l’occasion d’une rencontre annuelle organisée ce samedi 14 mai par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), des militantes féministes du mouvement Femen se sont mises seins nus devant Tariq Ramadan, le théologien au double discours.
La venue du très controversé islamologue suisse Tariq Ramadan à la dernière rencontre annuelle des musulmans de France n’aura pas été un fleuve tranquille. Organisée ce samedi 14 mai au Bourget par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), une émanation des Frères musulmans, l’événement a été marqué par l’arrivée sur scène des Femen. Alors que Tariq Ramadan discourt devant une salle pleine, plusieurs femmes couvertes d’un voile islamique (une abaya, précisément) montent sur l’estrade avant de tomber le haut devant l’auteur de nombreuses sorties plus que controversées, notamment sur la lapidation des femmes (mais aussi sur les « intellectuels juifs français » ou l’homosexualité). Une fois seins nus, la première d’entre elles use même de sa tunique pour souffler Tariq Ramadan, qui reste impassible. Les Femen sont alors expulsées manu militari en criant « Allah is not a politician » (« Allah n’est pas un homme politique »).
Sur sa page Facebook, le mouvement déclare avoir voulu protester « contre la venue de prédicateurs intégristes lors d’un rassemblement visant à politiser les musulmans de France sous l’égide des Frères musulmans ». « L’islam politique est un totalitarisme, et un visage du fascisme », martèlent-elles.
Parmi les « 20 principes pour comprendre l’islam » répertoriés sur son site Internet et dénoncés par les Femen, l’UOIF cite l’imam Hassan al-Banna, grand-père de Tariq Ramadan et fondateur des Frères musulmans. Pour lui, « l’islam est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. C’est à la fois un état et une nation, ou encore un gouvernement et une communauté. C’est également une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. C’est également une culture et une juridiction, ou encore une science et une magistrature. » Un positionnement difficilement compatible avec l’intégration au « cadre républicain français » promis sur une autre page du même site web de l’UOIF…
Selon Le Parisien, les quatre Femen impliquées ont été remises à la police aux frontières, compétente à l’aéroport du Bourget, et placées en garde à vue pour « exhibition sexuelle ». L’ l’Union des organisations islamiques de France a annoncé vouloir déposer plainte contre les militantes.