Si le ridicule tuait, nombreuses seraient ses victimes. A commencer par le dénommé Yahya El Mdaghri, imam dans une mosquée à Salé. Le cheikh a assimilé les dernières secousses à Al Hoceima et Nador à une colère divine. Un nouveau pas a été franchi dans le délire propre à une mentalité rétrograde.
«Ils sont sortis pour accomplir les prières rogatoires, ils ont eu des secousses telluriques.» C’est ainsi que s’est exprimé, vendredi 29 janvier, Yahya El Mdaghri, imam de la mosquée Hamza à Salé, lors de la prière du vendredi. Le sieur dit connaître fort bien la région du Rif dont il est issu. Selon lui, si un tremblement frappe cette région «empêtrée dans le trafic de drogue», c’est qu’elle l’a bien mérité (sic).
Curieux de la part d’un imam censé faire montre de solidarité avec ses semblables et inciter ses auditeurs à l’amour de leur prochain et à le soutenir dans les moments difficiles.
Les propos de cet imam volubile et vraisemblablement pas éclairé, font le tour de la Toile. Ils suscitent une grande indignation. Et pour lui répondre du tac au tac, de nombreux internautes le qualifient de «Daéchien». D’autres vont jusqu’à reprocher aux responsables au sein du ministère des Habous et des affaires islamiques de lui avoir permis d’officier dans une mosquée, suggérant sa suspension de peur qu’il commette d’autres «insanités».
Les propos incongrus du «khatib» restent en travers de la gorge. D’autant plus qu’une délégation conduite par le ministre délégué à l’Intérieur, Cherki Drais, s’est rendue, mercredi 27 janvier, sur instructions royales, à Al Hoceima et Nador «pour suivre de près les dispositions mises en œuvre pour accompagner et soutenir les habitants suite aux secousses enregistrées récemment».
Le cheikh Yahya El Mdaghri, une voix discordante ? A coup sûr oui. On ne sait quelle mouche l’a piqué pour parler de la sorte et se couvrir de ridicule. Mais on sait, en revanche, que le ridicule ne tue pas.