New York : 3 experts et universitaires américains craignent pour le Maroc, un avenir peu rassurant, où le terrorisme pourrait fragiliser et in sécuriser le royaume.
Interrogés par le journal en ligne économique américain, International Business Times, Max Abrahms, expert en terrorisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et professeur adjoint de sciences politiques à l’Université Northeastern à Boston, Haim Malka, directeur adjoint au ‘Center for Strategic and International Studies’ à Washington et Ann Wainscott, professeur adjoint de sciences politiques à l’Université de St. Louis dans le Missouri, ils se sont accordés à dire qu’en dépit de sa réputation de royaume solide, stable et efficace dans sa lutte contre le terrorisme, le Maroc court à moyen terme, un grave danger et que daech Libye, le ciblerait spécialement pour sa position géographique hautement stratégique.
Les trois experts ont souligné que le Maroc porte en lui, des facteurs de vulnérabilité, qui pourraient, si non résolus définitivement, causer sa perte. Il s’agit de sa pauvreté économique, qui le fragilise socialement et rend sa population, spécialement les jeunes soufrant à large éventail de chômage, extrêmement sensibles aux discours radicalisant et prédisposés à aller rejoindre daech.
Les trois experts américains ont averti que les signes avant-coureurs d’un tel avenir inquiétant du royaume commencent à apparaitre. Selon eux, les inégalités sociales, l’extrême pauvreté d’une frange importante de la population, l’analphabétisme sont entre autres facteurs, les raisons qui font que 1500 marocains ont rejoint daech en Syrie et en Irak et 300 marocains l’ont rejoint en Libye et chaque semaine les polices du royaume annoncent des opérations de démantèlement de cellules terroristes.
Max Abrahms de l’Université Northeastern à Boston a dit :
« Le Maroc est très bien placé pour daech. Et puis il y a beaucoup de conditions qui y favorisent la croissance des problèmes de terrorisme. »
Pour sa part, Haim Malka du ‘Center for Strategic and International Studies’ à Washington, a estimé que :
‘‘Le Maroc est confronté aux mêmes défis et aux mêmes menaces des idéologies radicales découlant des conditions socio-économique difficiles, les mêmes que dans nombreux autres pays de la région.. Ce qui est différent au royaume est qu’il dispose d’un pouvoir exécutif fort, à savoir le roi, qui contrôle avec main de fer, les forces de sécurité’’
Haim Malka a ajouté :
‘‘Néanmoins, le noyau djihadiste en Libye, qui attire les Marocains, les Tunisiens et les autres, est un défi majeur, qui sera de plus en plus difficile pour le Maroc de s’en prémunir’’.
En fin, Ann Wainscott de l’Université de St. Louis dans le Missouri a assuré quant à elle que le Maroc est acculé à jongler sur une ligne fine:
‘‘le Maroc veut démontrer sa capacité à appréhender des suspects terroristes, sans faire fuir les touristes potentiels, qui peuvent interpréter le nombre grandissant des arrestations, comme indiquant une présence plus large des djihadistes’’.
Les trois experts ont conclu que combinés, des facteurs comme l’instabilité grandissante en Libye, le chômage des jeunes marocains et la politique hyper-sécuritaire qui risque de glisser vers l’arbitraire et l’injustice et qui produirait ainsi un effet inverse, sont des éléments de menaces qui pèseront de plus en plus lourd, sur l’avenir du royaume si rien de stratégique n’est entrepris pour solutionner ces problèmes.