L’ex-chef du FN a dénoncé le rassemblement de dimanche, « orchestré par les médias » comme celui de l’affaire de Carpentras et de l’entre-deux tours de 2002.
« Je ne suis pas Charlie », a lancé samedi Jean-Marie Le Pen qui, tout en déplorant « la mort de douze compatriotes » dans l’attentat contre Charlie Hebdo, a dénoncé le rassemblement prévu dimanche « orchestré par les médias » et qui lui rappelle Carpentras et l’entre-deux tours de 2002.
« La manière dont tout cela est orchestré me rappelle des manifestations du même type qui furent organisées avec la complicité des médias, y compris des médias de droite, lors par exemple de l’affaire de Carpentras où le Front national fut accusé d’avoir violé une sépulture dans un cimetière juif alors qu’il était parfaitement innocent. (…) Et puis il y a eu 2002, ce fut exactement le même phénomène : rassemblement orchestré par toute la presse », a déclaré M. Le Pen dans son journal de bord vidéo publié sur son site internet.
L' »esprit anarcho-trotskyste » de Charlie Hebdo
« Et aujourd’hui, c’est : « Nous sommes tous Charlie, je suis Charlie. » Eh bien moi, je suis désolé, je ne suis pas Charlie. Et, autant, je me sens touché par la mort de douze compatriotes français dont je ne veux même pas savoir l’identité politique, encore que je la connaisse bien, qu’elle soit celle d’ennemis du FN qui en demandaient la dissolution par pétition il n’y a pas tellement longtemps. Je ne me sens pas du tout l’esprit de Charlie. Je ne vais pas, moi, me battre pour défendre l’esprit de Charlie qui est un esprit anarcho-trotskyste parfaitement dissolvant de la moralité politique », a poursuivi le fondateur du parti d’extrême droite.
Le Front national n’a pas été convié à la « marche républicaine », dimanche à Paris, à laquelle participeront la quasi-totalité des partis politiques, syndicats, associations, mais aussi de nombreux dirigeants étrangers.
S’agissant de 2002, le fondateur du FN fait référence à la grande manifestation entre les deux tours de la présidentielle. M. Le Pen avait accédé au second tour et Jacques Chirac l’avait finalement emporté par plus de 82 % des voix.
« Dans le fond, notre mise à l’écart est un hommage qui nous est rendu et qui, je pense, sera interprété comme tel par nos concitoyens. Ils auront l’occasion s’ils le souhaitent de manifester leur opinion dans les urnes », a estimé M. Le Pen.
L’attentat contre Charlie Hebdo est « un acte à mon avis significatif dans l’évolution de l’insécurité de notre pays. Et la responsabilité de nos gouvernants depuis 20 ou 30 ans est engagée, car il est évident que ce phénomène terroriste est lié d’abord au phénomène de l’immigration massive », a avancé M. Le Pen dans cette vidéo enregistrée manifestement avant le dénouement des prises d’otages.