Abou Bakr al-Baghdadi a désigné un Algérien comme adjoint à la tête du soi-disant «Etat islamique», en reconnaissance de son pedigree sanguinaire et son rôle influent au sein du haut-commandement militaire de cette organisation terroriste.
Rappelez-vous: à la mi-novembre, une folle rumeur courait sur la mort d’Abou Bakr-al-Baghdadi dans un raid américain, avant que ce dernier ne sorte des ténèbres pour démentir, dans un message radio, posté sur les réseaux sociaux, la nouvelle de son élimination. Une semaine plus tard, le «calife» autoproclamé refait entendre parler de lui en désignant un adjoint à la tête de son soi-disant «Etat islamique». La nouvelle, divulguée par le quotidien algérien «Al Khabar» et relayée par Al Ahdate Al Maghribia, dans son édition de ce vendredi 21 novembre, décrit le numéro deux de l’ «Etat islamique», un jeune Algérois, comme un redoutable guerrier qui occupait les avant-postes au sein du haut-commandement militaire de l’organisation terroriste, Daach. C’est à ce dénommé M.D que reviendra désormais la tâche stratégique de planifier, coordonner et faire exécuter les opérations terroristes dans la région sous contrôle de Daach.
Un calife à la place du calife?
Les informations livrées par le quotidien algérien sur l’adjoint au «calife» auto-désigné de «l’Etat islamique» sont très chiches, se limitant à révéler son lieu de naissance, au sud-ouest de la capitale algérienne, réputée être un vivier des candidats au jihad aux côtés de la nébuleuse terroriste. Seul indicateur donné, sa qualité d’ex-opérationnel et cette féroce ténacité au combat dont il aurait jusqu’ici fait preuve. Par contre, peu d’éléments sont livrés sur sa qualité de stratège militaire. Une chose reste sûre: en le désignant comme adjoint à la tête de l’«EI», Abou Bakr al-Baghdadi souhaiterait, d’une part, envoyer un signal positif à ses fidèles en leur signifiant que, quoi qu’il en soit, la relève sera bel et bien assurée et, de l’autre, avoir la main libre pour vaquer à d’autres occupations tout aussi nécessaires au fonctionnement de la vie au sein du prétendu «Etat islamique».
La jeunesse algérienne sous le charme de Daach
Livrée en proie à l’incurie, la jeunesse algérienne est de plus en plus sensible aux sirènes bêlantes du terrorisme. Les chiffres sont aussi parlants qu’alarmants. Selon de précédentes statistiques, révélées par l’institut britannique « Kouiliam », pas moins de 200 Algériens, notamment des jeunes, auraient rallié les rangs de Daach, malgré le tour de vis sécuritaire opéré par les services de ce pays. Reste que ce chiffre n’est pas exhaustif, d’autant moins que l’Algérie est devenue, depuis un passé récent, l’arrière base militaire de l’organisation d’Abou Bakr al-Baghdadi. Et ce n’est surtout pas cette prestation d’allégeance faite à Daach par cette mouvance algérienne dite «Jund Al Khilafa» qui va nous contredire. Première épreuve de feu à mettre au pedigree de cette redoutable mouvance, présidée par Abdelmalek Gouri, ex-émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi): l’odieux assassinat, fin septembre, de l’otage français Hervé Gourdel. Un premier acte de barbarie revendiqué par cette succursale maghrébine de Daach, qui veut établir sa sinistre réputation sur les scènes macabres d’égorgement et, de ce fait, ravir la «palme de l’horreur» à l’antenne d’Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi).