L’Algérie, devenue base d’entraînement terroriste

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La majorité des jihadistes espagnols d’origine marocaine se sont entraînés en Algérie, révèle l’Institut royal espagnol des études internationales et stratégiques.

Un nouvel argument à charge contre l’Algérie, déjà décrédibilisée pour son rôle suspect dans la lutte antiterroriste internationale. «La majorité des jihadistes espagnols d’origine marocaine sont entraînés en Algérie», dévoile l’Institut royal espagnol des études internationales et stratégiques (Elcano), dans une étude réalisée par deux éminences grises de la recherche scientifique en Espagne, Fernando Reinares et Carola Garcia-Calvo. Dans cette étude, présentée pas plus tard que mardi 18 novembre à Madrid, et dont les grandes lignes sont exposées par Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mercredi, l’institut espagnol relève que la plupart des jihadistes espagnols ont reçu l’essentiel de leur entraînement en Algérie et en Bosnie. «96,7% d’entre eux ont rallié des cellules terroristes structurées», souligne l’étude, en précisant que parmi ces jihadistes, figurent des Marocains, des Algériens et des Pakistanais. Un taux qui, à l’évidence, dépasse de loin celui des jihadistes nés en Espagne ayant perpétré des attentats terroristes ou rallié les combattants de «l’Etat islamique», établi à 5% seulement. Ce qui revient à dire, toujours selon la même étude, que le «phénomène jihadiste» serait généralement étranger à l’Espagne et resterait donc «l’œuvre» de Maghrébins, notamment Algériens et Marocains, naturalisés Espagnols.
Sur les traces … des «loups solitaires» !
Evoquant les «loups solitaires», c’est-à-dire des terroristes agissant seuls, en dehors de toute structure de commandement  (comme Mohamed Merah, en France), l’Institut espagnol indique qu’il s’agit d’un «phénomène marginal» (2,4%) et, de ce fait, ne constituerait pas un «sujet de préoccupation» pour l’Espagne. En revanche, la moitié des jihadistes espagnols seraient liés à des organisations terroristes universellement connues, dont notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, basée en Algérie). Cette étude, qui prétend cerner le phénomène jihadiste sur la période 1995-2013, fait état d’un «tournant décisif » dans la stratégie terroriste depuis l’émergence, en 2012, de Daach, devenu, depuis juin 2014, «l’Etat islamique» en Irak et en Syrie.
Bienvenue en «Algéristan» ! 
Rappelez-vous : fin septembre dernier, les autorités marocaines et espagnoles avaient annoncé avoir procédé au démantèlement d’une cellule terroriste chargée de recruter des jihadistes pour le compte de «l’Etat islamique» en Irak et en Syrie, précisant que huit d’entre eux avaient été arrêtés à Nador et leur chef, un Espagnol d’origine marocaine, dans la ville occupée de Mellilia, où il résidait. Cette cellule, baptisée du nom « Ansar addawla al-islamiya fi al-maghrib al-aqsa », projetait de rallier «Jund al-Khilafa» d’Abdelmalek Gouri, une antenne algérienne de «l’Etat islamique», à l’origine de l’assassinat du Français Hervé Gourdel. Dans un premier temps, les soi-disant «Ansar addawla islamiya» voulaient rallier «l’Etat islamique»mais, après l’intensification des frappes des forces de la coalition sur la région syro-irakienne, ils se sont ravisés en décidant de rejoindre «Jund al-khilafa» en Algérie dans la perspective de leur redéploiement au Maroc et en Espagne pour commettre des attentats terroristes.


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