Une femme a été séquestrée par son mari, à Casablanca, sous la surveillance d’un chien dangereux, pendant huit longues années. Récit d’un crime insoutenable.
C’est une histoire d’une cruauté insoutenable que rapporte Al Massae dans son édition de ce jeudi 16 octobre. L’histoire dramatique d’une jeune épouse séquestrée 8 ans durant par son mari, sous la surveillance d’un pitbull.
Dans l’article d’ouverture de sa Une, Al Massae écrit que le mari a interdit à la famille de son otage, qui réside à Ben M’sik, de lui rendre visite. Une situation qui a poussé certains membres de sa famille à taper aux portes d’associations féminines à la recherche d’informations et de soutien. D’ailleurs, c’est grâce à cette précieuse aide qu’une plainte a été déposée auprès de la police qui est intervenue, mardi, pour libérer la prisonnière sous l’ordre du Parquet, lors d’une descente au domicile conjugal transformé par le mari en geôle.
Le quotidien affirme que des représentants des autorités locales, accompagnés d’éléments de la Protection civile, ont été choqués par l’état dans lequel l’épouse, âgée de 44 ans, a été retrouvée. La femme est squelettique et présente les symptômes d’un état de santé général visiblement dégradé, selon une source médicale de l’hôpital de Ben M’sik, à Casablanca, où elle a été admise avant d’être évacuée, au cours de la même nuit, vers le CHU Ibn Rochd.
Al Massae indique que ce scandale a été révélé au grand jour grâce à l’acharnement de l’une des proches de la victime, qui n’a pas désespéré et n’a cessé ses recherches. L’association féminine avec laquelle elle a pris attache a alerté la police qui s’est déplacée sur les lieux pour libérer la prisonnière, retrouvée dans un état relevant du viol du respect et de la dignité de la personne humaine. Le plus choquant est que le journal affirme que l’épouse est atteinte d’une maladie mentale et qu’elle suit un traitement.
La séquestration est un crime puni par la loi. Le Code pénal marocain stipule: “Sont punis de la réclusion de cinq à dix ans ceux qui, sans ordre des autorités constituées et hors le cas où la loi permet ou ordonne de saisir des individus, enlèvent, arrêtent, détiennent ou séquestrent une personne quelconque. Si la détention ou la séquestration a duré trente jours ou plus, la peine est la réclusion de dix à vingt ans”. Que dire, alors, quand il s’agit d’une femme malade et vulnérable qui a été séquestrée pendant huit longues années sous la surveillance d’un chien méchant sous prétexte qu’elle était malade?