Les tirs de l’armée algériennes sur des civils marocains, le week-end dernier, ont soulevé de nombreuses questions mardi au Parlement. Les députés ont demandé plus de « fermeté » au gouvernement dans le traitement de cette affaire considérée comme une atteinte à l’intégrité du Maroc.
Le gouvernement suit l’affaire des tirs de l’armée algérienne sur des civils marocains, près de la frontière entre les deux pays, « avec le plus haut degré de vigilance, de responsabilité et de concertations », a affirmé, mardi à Rabat, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib Choubani. Il répondait à des questions soulevées par des députés concernant cette affaire, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants.
Le ministre a assuré qu’il s’agit d’une affaire « dont le traitement requiert un haut niveau de responsabilité et une coopération entre l’ensemble des institutions de l’Etat ». Lahbib Choubani a aussi souligné, à cet égard, le souci du gouvernement de communiquer avec le Parlement sur ce genre de questions qui « requièrent écoute et concertation ».
De son côté, le président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdellah Bouanou, a indiqué que les tirs par l’armée algérienne sur des civils marocains constituent une « agression flagrante contre le Maroc et une affaire grave face à laquelle il faut faire face ».
Après avoir rappelé les mesures prises par le gouvernement à ce sujet, à savoir la publication d’un communiqué à ce propos et la convocation de l’ambassadeur algérien, Abdellah Bouanou a estimé que ces mesures « vont dans le bon sens, mais restent insuffisantes ». Il a également appelé le gouvernement à traiter ce sujet avec « davantage de fermeté ».
L’Algérie continue de nier
A son tour, le président du groupe socialiste, Driss Lachgar, a indiqué dans une intervention au nom des groupes de l’opposition que les tirs de l’armée algérienne constituent une « attaque barbare et sauvage ». Il a également appelé le gouvernement à continuer à communiquer avec le Parlement sur cette question et à répondre positivement aux requêtes présentées à ce sujet par les groupes parlementaires dans le cadre du « droit d’informer ».
Le gouvernement marocain avait exprimé, dans un communiqué, sa « vive indignation », suite à des tirs perpétrés samedi dernier par un élément de l’armée algérienne sur une dizaine de civils marocains à la frontière maroco-algérienne. Une des victimes était dans « un état grave ».
Mais Alger avait nié que ses gardes frontières aient tiré sur des civils marocains, évoquant seulement des tirs de sommation. Le gouvernement algérien a ainsi accusé le Maroc de manipuler cette affaire à des fins politiques.
MAP