Lors de son discours marquant l’ouverture de la session d’automne du parlement, le roi s’est penché sur les questions relatives au comportement des parlementaires. Autres axes de ce discours : la justice, l’éducation et la « marocanité ».
Le roi Mohammed VI s’est adressé aux membres des deux chambres du parlement lors d’un discours prononcé le 10 octobre à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne de l’hémicycle. Un discours qu’il a, en partie, centré sur les missions des parlementaires.
Ainsi, le souverain a déploré que le discours politique « ne se hisse pas toujours au niveau des aspirations du citoyen […] parce qu’il est fortement arrimé à des calculs partisans ou politiciens ». Mohammed VI a également invité les parlementaires à avoir une attitude conforme « aux lois et aux règles de déontologie ». En ce sens, il a demandé la mise en place d’une « charte éthique de l’action politique » qui doit être adoptée par les deux chambres du parlement et qui viendra s’additionner au règlement intérieur de l’hémicycle. En vue des élections communales de 2015, le roi a exhorté les parlementaires à mettre fin aux « surenchères et luttes politiciennes » afin que le champ politique devienne un espace de « compétition politique entre les programmes et les élites ».
Priorité à la justice
Mohammed VI a également donné les grandes lignes sur lesquelles le parlement doit se pencher. Ainsi il a déclaré que parmi les priorités nationales figurent « l’adoption des lois organiques relatives aux institutions constitutionnelles et aux grandes réformes ». Autre chantier : la réforme de la justice. Le roi a indiqué que les textes relatifs à la mise en place du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le statut des magistrats doivent figurer au rang de « priorités » du parlement.
Le souverain a déclaré que l’installation de la Cour constitutionnelle aurait lieu « prochainement » et a appelé les deux chambres à faire preuve d’« intégrité » lors du choix des six membres qu’elles sont habilitées à désigner. Par ailleurs, Mohammed VI a fait référence aux « institutions de la démocratie participative et de la bonne gouvernance », invitant parlement et gouvernement « à se prévaloir davantage de [leurs] avis et de [leurs] expertises».
Une solution pour l’enseignement
Le roi revient sur la thématique de l’éducation. Il a appelé le Conseil supérieur de l’éducation à reconsidérer la vision et le contenu de la réforme de l’enseignement. Il a exhorté celui-ci à trouver une solution à la problématique des langues d’enseignement et à adopter des programmes éducatifs adaptés au marché actuel de l’emploi.
De même, Mohammed VI a appelé au développement de la formation professionnelle et à la maîtrise des langues étrangères pour permettre aux Marocains « d’être au diapason des progrès techniques ». Un discours qui n’est pas sans rappeler la circulaire signée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, relative à la maîtrise de la langue anglaise au sein des universités scientifiques, techniques et économiques.
Marocanité
« Comme Marocain, le sentiment qui m’est le plus cher dans la vie, est celui d’être fier de ma marocanité », a déclaré Mohammed VI. Et d’ajouter que tous les Marocains doivent exprimer leur sentiment patriotique à « chaque instant ».
Le roi a invité tous ceux qui ne saisissent pas le sens de « l’amour de la patrie » à « suivre ce qui se passe dans nombre de pays de la région et d’en tirer les conséquences s’ils veulent bien s’y arrêter ». Plus loin, le roi a affirmé que le Maroc n’est pas « contre la liberté d’expression et la critique constructive » mais plutôt contre le « nihilisme et le reniement de la patrie ».