Cinq jeunes filles mineures ont vu leurs vies basculer à cause de lui. Il s’appelle « Moul triporteur » dit aussi « Lâatrouss ». C’est lui le serial violeur arrêté, récemment, à Casablanca.
« Laâtrouss » ou « Moul triporteur », délinquant sexuel récemment arrêté, fait les Unes de la presse de ce week-end. Annass consacre 4 pages à cette affaire et Al Akhbar lui réserve une page avec une annonce en Une. D’après Annass, l’histoire remonte au 8 octobre. « Lâatrouss », un jeune de 23 ans, qui sillonne la ville de Casablanca à bord d’un triporteur, ne s’est pas douté un seul instant qu’il allait être cueilli par la police, suite au viol de deux jeunes filles. Lui qui avait agressé une année auparavant deux autres sans être inquiété. Quelques jours après l’aïd, « Laâtrouss » a aperçu une jeune fille, de 17 ans, dans une foule qui fêtait « Boulbtayn » (rituel traditionnel de l’Aïd El kébir). Après avoir repéré sa proie, il lui a arraché son smartphone en lui expliquant qu’elle devait l’accompagner pour le récupérer. Les négociations se sont arrêtées à ce stade parce qu’il a finalement opté pour la méthode forte. « Lâatrouss » a sorti une arme blanche, l’a pointé dans les côtes de la jeune fille en lui signifiant qu’il suffisait de la moindre réaction de sa part pour qu’il l’éviscère. La peur au ventre, la victime est montée à bord du triporteur pour un voyage qui va la mener au bout de l’enfer. Et l’enfer, elle allait le connaître dans une maison en ruines à proximité de la mosquée Al Ouifaq au quartier El Oulfa. Sans défense face à un pervers, elle a été sa chose pendant 4 heures. Disposer d’une unique victime le temps d’une soirée n’ayant pas suffi à apaiser ses démons, il s’est mis en tête d’en chercher une autre pour assouvir ses instincts bestiaux.
L’aventure de « Lâatrouss » continue dans les colonnes Al Akhbar avec sa deuxième victime. Une autre jeune fille de 17 ans avec qui il a utilisé la même stratégie. Une fois dans la maison abandonnée, il a procédé de la même manière mais avec plus de sadisme. Après avoir achevé sa sale besogne, il a déposé sa victime là où il l’avait embarquée. Les deux victimes ont porté plainte la même nuit. La ressemblance des détails qu’elles ont fournis a intrigué les enquêteurs qui se sont aperçus qu’il s’agissait du même criminel. Le mode opératoire et le signalement de l’agresseur leur ont rappelé également d’autres affaires similaires de viol, mais dont l’auteur n’a jamais été identifié. Deux agressions sexuelles en une seule nuit ont ainsi secoué la police de Hay Hassani qui s’est mobilisée pour retrouver l’agresseur. Les victimes, pour leur part, ont été auscultées par un gynécologue au CHU Ibn Rochd qui a confirmé que les deux jeunes filles ont été victimes d’agressions sexuelles récentes.
Il avoue ses crimes…
Cinq jours après l’aïd, les enquêteurs ayant réuni assez d’informations sur « Moul triporteur », la police procède à son arrestation et découvre des traces de sang et le smartphone de l’une des victimes. Al Akhbar ajoute que l’accusé a avoué tous ses crimes après une confrontation avec les victimes. Dans une tentative d’atténuer la portée des horreurs qu’il a commises, il a affirmé avoir agi sous l’effet de l’alcool et de la drogue. Il a été déféré devant le procureur général du roi en état d’arrestation. Il est poursuivi pour enlèvement, séquestration, agression sexuelle avec violence et traitements cruels.
Mais ce qui est le plus émouvant dans le dossier d’Annass, c’est le récit fait par la première victime. Une jeune fille qui vit dans un quartier pauvre à Oukacha. Celle qui a fait le récit de son drame après une longue hésitation a signalé qu’elle a fait l’objet de harcèlement pour laisser tomber les poursuites contre l’accusé. La même chose pour l’autre jeune fille qui doit non seulement gérer son stress post-traumatique mais composer avec sa nouvelle situation de SDF car son beau-père l’a chassée de la maison dans laquelle elle vivait avec sa mère.