Accro à ses Google Glass : il ne les enlevait que pour dormir

0
858

3489038_6_79d8_il-suffit-de-leur-en-intimer-l-ordre-ou_694bee1018fc59d4377a65a00748cca5-530x265

Un homme de 31 ans a été traité dans un centre de désintoxication en Californie pour une addiction à ses Google Glass, des lunettes connectées. Il ne les quittait plus au point que ses rêves se déroulaient également à travers un écran.

Les Google Glass peuvent-elles rendre accro ? Des médecins font état du cas d’un Américain de 31 ans qui portait cette monture connectée à internet jusqu’à 18 heures par jour et semblait en manque lorsqu’il en était privé. « Il s’agit du premier cas connu d’addiction à internet impliquant un usage problématique des Google Glass », selon cette étude publiée en ligne dans la revue internationale « Les comportements addictifs » (groupe Elsevier).

Encore en phase d’expérimentation, les Google Glass permettent de se connecter à internet en Bluetooth. Cette monture comporte un petit écran à droite et un pavé tactile sur la branche pour se connecter. Ce dispositif, qui fonctionne aussi à la voix, permet également de prendre des photos et de faire des vidéos.

Il gagnait du temps au travail

Ce patient, qui travaillait pour la Marine américaine, en était venu à ne retirer ses Google Glass que pour dormir ou se laver. Il avait été autorisé à porter ses Google Glass au travail car cela lui permettait de gagner du temps pour recueillir des informations, et de prendre des photos des convois. En outre, ses lunettes connectées suscitaient la curiosité et cela facilitait ses échanges avec les autres.

L’homme, qui avait des antécédents de troubles de l’humeur et de gros problèmes d’alcool, était venu suivre une cure de désintoxication dans un centre de la Navy situé à San Diego (Californie) en septembre 2013. Durant les deux mois précédant son hospitalisation, il avait porté ses Google Glass jusqu’à 18 heures par jour. Pendant les 35 jours passés dans ce centre de soins, les médecins se sont aperçus qu’outre sa dépendance à l’alcool, le patient était aussi accro aux Google Glass.

« Bien pire que le sevrage d’alcool »

Au début de sa cure, le patient a montré des signes de frustration et d’irritabilité significatifs, liés au fait que ses Google Glass lui avaient été retirées, selon les médecins. « Etre sevré de ce dispositif a été bien pire que le sevrage d’alcool », a-t-il confié. Il a aussi expliqué au personnel soignant qu’il vivait ses rêves comme si il avait un écran devant les yeux. Pendant les entretiens médicaux, il portait involontairement sa main droite à la tempe et la tapotait de son index, comme s’il portait encore ses lunettes connectées.

A l’issue des soins, le patient était moins irritable et avait presque perdu son tic. Sa mémoire à court terme s’était améliorée. Mais il rêvait encore par moment à travers un écran.

Le dispositif Google Glass est actuellement testé par une communauté d' »explorateurs » aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Time Magazine l’a consacré comme l’une des meilleures inventions de l’année en 2012. Interrogée par l’AFP, la firme américaine Google s’est refusée à tout commentaire sur cette étude. « Les technologies ont de nombreux bénéfices pour les individus et la société. Cependant une utilisation excessive de toute substance ou outil technologique sera associée à des dysfonctionnements physiologiques et émotionnels, comme dans le cas de ce patient », souligne l’étude.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

*