Plan national de l’eau: 27 milliards de dollars pour sauver le Maroc de la pénurie

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Alors que le stress hydrique menace sérieusement le Maroc, des solutions pour réduire considérablement les pénuries d’eau s’imposent. Le royaume a ainsi lancé un plan national de l’eau qui prévoit un financement de 27 milliards de dollars pour répondre à une hausse du déficit de l’eau de l’ordre de 3 à 5 milliards de mètres cubes en 2030. Dessalement, projets d’irrigation, suppression des cultures affectant les aquifères…tout y figure. Détails.

Robinet-fuyardLa ministre chargée de l’eau, Charafat Afilal, a détaillé son Plan national visant à résoudre la pénurie d’eau dans une interview avec la chaine américaine Bloomberg. Ce plan constitue une solution inédite pour résoudre le stress hydrique qui menace de plus en plus le Maroc. Il sera doté de 27 milliards de dollars (230 milliards de dirhams) et aura pour objectif de répondre à une hausse attendue du déficit en eau de 3 à 5 milliards de mètres cubes en 2030, tout en économisant sur la consommation d’eau, a précisé Afilal.

L’augmentation de la population et les besoins pour l’agriculture pèsent sur les ressources hydrauliques. Pour résoudre cette question, le plan permettra de maintenir la moyenne annuelle à 700 mètres cubes par habitant et ce, en tenant en compte l’évolution de la démographie. « Le Maroc a toujours eu un déficit en eau, a rappelé Afilal, ce qui s‘explique par l’abus des ressources aquifères au cours des dernières années ».

Dessalement et systèmes d’irrigation modernes

Ainsi, pour remédier à ce problème, le financement du plan se fera par des concessions à long terme, a précisé la chargée de l’eau. Les entreprises privées sont ainsi appelées à prendre en charge le dessalement des eaux ainsi que les projets d’irrigation.

Pour sa part, le gouvernement va augmenter le montant de sa contribution annuelle au secteur de l’eau, mais les opérateurs « devront assumer une plus grande part des coûts engagés en vertu de ce plan, que ce soit l’investissement ou le coût de fonctionnement de leurs installations », a souligné la chargée de l’eau, qui a rappelé que 80 à 90 % de l’eau utilisée servent aux activités agricoles. Afin de réduire ce volume d’eau consommée par l’agriculture, le royaume devra aussi se passer des cultures les plus gourmandes en irrigation.

… Et des économies d’eau

Ainsi, le besoin urgent réside dans la réorganisation des systèmes d’irrigation pour remédier au gaspillage. En ce qui concerne certaines cultures qui affectent les aquifères, elles seront interdites. Dans ce sens, la culture de la pastèque a été interdite à Zagora, a rappelé la chargée de l’eau. Celle mesure intervient après que les aquifères sont tombés à des niveaux qui ont affecté la salinité et la qualité de l’eau.

En outre, Afilal a souligné que la moitié des 5 milliards de mètres cubes que le Maroc espère gagner d’ici 2030 se fera par des économies dans la consommation, principalement à travers la modernisation des systèmes d’irrigation agricole. « La portée de l’élargissement de l’utilisation de l’irrigation au goutte à goutte est énorme au Maroc où l’irrigation agricole est généralement traditionnelle et inefficient », a-t-elle expliqué. Les 2,5 milliards restant proviendront d’une demi-douzaine usines de dessalement.

30 milliards de dirhams pour le Canal Nord-Sud

[box type= »info » size= »large » style= »rounded » border= »full »]Dans cet entretien avec Bloomberg, Afilal a également évoqué le projet du Canal Nord-Sud. Ce projet pourrait permettre de transporter 800 millions de mètres cubes d’eau chaque année du Nord souvent plus humide à Casablanca, ainsi que dans des zones agricoles de la région de Rhamna. « Il nous en coûtera 30 milliards de dirhams. Nous avons effectué une étude préliminaire et nous sommes actuellement dans la phase d’études détaillées qui peuvent prendre jusqu’à cinq ans », a-t-elle fait savoir.[/box]

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