La cellule jihadiste démantelée le 26 septembre à Melilia et Nador voulait rejoindre en Algérie le groupe à l’origine de la mort d’Hervé Gourdel.
Nous commençons à en savoir un peu plus sur la cellule terroriste démantelée le 26 septembre à Melilia grâce à la collaboration entre autorités espagnoles et marocaines.
Leur chef présumé, Mohamed Saïd Mohamed, de nationalité espagnole, est un ex-militaire de l’armée espagnole. Leur groupe portait le nom d’Ansar l’État islamique au Maghreb Al-Aqsa. Les membres étaient en contact avec ceux d’Attaouhid, d’Al Mouahidine (deux groupes démantelés à Nador en mai 2013) et d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ils avaient pour projet de rejoindre Jund al-Khilafa, le groupe ayant revendiqué l’assassinat du Français Hervé Gourdel la semaine dernière.
Des trafics pour financer le voyage en Irak et en Syrie
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur explique que les membres pratiquaient le commerce de voitures volées pour financer le voyage des membres de la cellule en Syrie et en Irak. Il ajoute que ces personnes avaient « montré leur détermination à rallier, individuellement, les rangs de l’État islamique dans les régions syrienne et irakienne, après avoir intensifié leurs contacts avec des jihadistes marocains membres de cette organisation terroriste qui planifiaient de regagner le royaume pour perpétrer des actes de barbarie et de sauvagerie qu’ils commettent d’ailleurs contre les soldats syriens et irakiens et contre tous ceux qui s’opposent à eux ».
De son côté, le juge espagnol en charge du dossier, cité par Europ Press, a précisé que les membres de cette cellule faisaient de « l’endoctrinement et du prosélytisme avec pour but ultime d’émigrer pour rallier l’organisation de l’État islamique sur le territoire qu’il contrôle »
Compte tenu de l’intensité des frappes de la coalition internationale contre les jihadistes en Irak et en Syrie et du dispositif sécuritaire mis en place pour bloquer la route aux candidats au jihad, les membres de ce réseau ont tissé des liens avec une cellule terroriste active en Algérie, baptisée « Jound al khilafa ». Liée à Daach, ladite cellule a revendiqué la décapitation de l’otage français Hervé Gourdel.
Toujours selon nos sources, le chef de cette cellule, Mohamed Said Mohamed, et ses émules comptaient rallier ce groupuscule algérien. L’objectif étant d’acquérir une expérience guerrière, dans la perspective d’un redéploiement au Maroc et dans le but d’installer un climat de psychose et de terreur. Le dispositif d’endoctrinement des membres de cette cellule comprend le visionnage de séquences vidéo sur les prétendues prouesses des combattants de Daach dans la zone syro-irakienne telles que les opérations kamikazes et les actes barbares de décapitation de soldats syriens et irakiens.