Barrages marocains: le spectre de l’assèchement

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Conséquence malheureuse mais peu surprenante du déficit pluviométrique cette année, un taux de remplissage de 57,8% des barrages marocains. Et c’est une moyenne.

Les réserves en eau des barrages marocains ne représentaient que 9,06 milliards de m3 le 22 août dernier contre 11,36 milliards de m3 en 2013, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement.

Ce qui fait, en moyenne, un taux de remplissage des barrages de seulement 57,8% contre 72,4% l’année dernière. Pas brillant. Pire, ce pourcentage ne prend pas en compte l’envasement prononcé de certains barrages et ne montre pas les différences terribles entre les régions.

Des régions plus « lésées » que d’autres

Car si dans certaines parties du Maroc, les pluies ont été médiocres l’année écoulée, dans d’autres elles ont pratiquement été inexistantes. Les barrages situés au sud de l’oued Oum Rabii ont été le plus affectés par la sécheresse: le barrage agricole de Mokhtar Soussi, dans la région de Taroudant a vu son niveau de remplissage passer de 92,8% à 14,8%, et le niveau du barrage d’Abdelmoumen (Souss) ne dépasse pas les 25%.

Dans la moitié nord du pays, la situation est beaucoup moins critique: ainsi le barrage d’Al Massira, qui alimente Casablanca, est rempli à 81%.

Mais les barrages de Wahda (Ghrab) et de Bin Al Ouidane (qui alimente la plaine de Béni Mellal) enregistrent néanmoins des taux de remplissage inférieurs à la moyenne, 53,8% et 57,1%. L’explication? Ces deux barrages sont très sollicités pour l’irrigation de cultures particulièrement gourmandes en eau.

Gaspillages et ressources limitées

Ce qui nous ramène une fois de plus à la problématique du manque d’eau douce dans un pays aux ressources -déjà limitées- et affectées par les changements climatiques. Envasement (et donc perte des capacités de stockage) de barrages mal entretenus, gaspillage par les particuliers, les entreprises et les cultivateurs, encouragement par l’Etat de cultures pourtant –trop- gourmandes en eau, golfs à gogo dans des régions arides, surexploitation des nappes souterraines…

Espérons que le Maroc n’ait pas à affronter une nouvelle année de sécheresse.

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