Deux Indiennes inventent le jean anti-viol

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Capture-d’écran-2014-07-03-à-16.31.02-810x507Deux étudiantes indiennes ont mis au point un pantalon qui envoie un signal au poste de police le plus proche en cas d’agression sexuelle.

Depuis quelques temps, les violences sexuelles faites aux femmes en Inde sont partout dans les médias. La mort en décembre 2012 d’une étudiante en médecine des suites d’un viol par six hommes dans un autobus de New Delhi a déclenché un vent de révolte sans précédent, caractérisé par d’importantes manifestations dans le pays.

Une histoire sordide qui reflète l’insécurité qui règne en Inde, où une femme est violée toutes les 22 minutes. Ce constat alarmant a conduit deux jeunes femmes à inventer un nouveau système pour tenter de lutter contre les agressions sexuelles.

Ainsi, Diksha Pathak et Anjali Srivastava, deux étudiantes indiennes de l’État de l’Uttar, ont développé un dispositif anti-viol, directement installé à l’intérieur d’un pantalon. Selon le New York Post, le principe est simple : le jean, équipé d’un petit boitier électronique, permet d’envoyer un signal de détresse à la station de police la plus proche.

Le système de géolocalisation permet ensuite aux forces de l’ordre de se rendre immédiatement sur les lieux de l’agression pour venir en aide à la victime. Et pour que les femmes puissent acquérir le système, il leur faudra débourser moins d’un euro, avec une batterie disposant d’une autonomie de trois mois.

Un dispositif qui pourrait s’étendre à tout le pays

Leur ingénieuse invention a été très bien accueillie par les autorités, puisqu’on compte déjà 200 postes de police équipés et capables de recevoir le signal d’alarme. Pendant un mois, des tests seront effectués. Si les résultats sont concluants, le dispositif pourrait s’étendre à tout le pays.

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Une réussite pour ces deux jeunes filles, qui racontent avoir eu l’idée de ce jean anti-viol après avoir été bouleversées par toutes les agressions rapportées par les journaux. Diksha Pathak, étudiante en sciences, raconte :

Nous avions l’idée de ce dispositif en tête depuis un long moment déjà. Mon père se rend souvent malade lorsqu’il remarque que je rentre tard et ces terribles viols collectifs de femmes dont nous avons tant entendu parler récemment m’ont profondément choquée. J’espère qu’aucune autre femme n’en sera victime si elle porte notre vêtement.

Les techniques anti-viol se multiplient

Ce n’est pas la première fois que des vêtements pour prévenir – ou contrer – les agressions sexuelles sont créés. Entre inventions farfelues et d’autres plus techniques, nombreux sont ceux à chercher des solutions pour protéger les femmes.

En avril 2013, trois jeunes Indiens ont mis au point un soutien-gorge anti-viol qui permet d’envoyer un choc électrique de 3.800 kilovolts en cas de contact non désiré. Dans la même veine, Rijul Pandey et Shalini Yadav, étudiantes en informatique, ont fabriqué des sandales capables d’émettre des décharges électriques pour faire fuir l’agresseur et qui, dans le même temps, envoient un message de détresse aux proches ou membres de la famille.

Aux côtés de ces dispositifs, on retrouve également toutes sortes de gadgets estampillés “anti-viol” : du collant poilu commercialisé en Chine en passant par le préservatif à dents ou encore le tampon-transperceur, les violences sexuelles sont le prétexte pour laisser libre court à de nombreuses idées assez délirantes.

Oui mais voilà, si la plupart du temps l’intention liée à ces inventions est certainement louable, elles ne s’attaquent pas à la racine du problème : les agresseurs. Et comme l’écrit Nathalie Blu-Perou dans Le Nouvel Obs, “en être réduit à inventer ce genre de solutions pour lutter contre le viol, c’est aussi une manière de transférer la responsabilité du viol, de l’homme vers la femme.” Et ainsi, entretenir l’idée selon laquelle c’est à la gent féminine de constamment être sur le qui-vive.

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