Sept suspects ont été arrêtés pour l’agression d’une jeune femme de 19 ans, lors des célébrations pour l’investiture du président Al-Sissi place Tahrir, dimanche.
Une jeune étudiante a été agressée sexuellement par un groupe d’hommes lors des célébrations pour l’investiture du président Abdel Fattah al-Sissi place Tahrir dimanche au Caire, selon une vidéo devenue virale. Sept suspects ont été arrêtés.
Sur les images qui semblent avoir été filmées avec un téléphone portable, on peut voir la jeune femme quasiment nue et couverte de bleus et de sang, escortée par des policiers et une ambulance. Une foule d’hommes se masse autour du convoi.
Un responsable de la sécurité a authentifié lundi les images de l’agression contre l’étudiante de 19 ans, confirmant que la victime avait été transférée dans un hôpital. Une enquête a été ouverte, a-t-il ajouté, en soulignant que les sept hommes arrêtés était soupçonnés d’être impliqués dans 3 cas de harcèlement sexuel.
«Le harcèlement sexuel sur Tahrir est absolument dégueulasse. Je n’ai pas d’autre mot. Si choqué et honteux», pouvait-on lire sur Twitter, où la vidéo a été partagée de très nombreuses fois.
Les militants du groupe «I saw Harassment» (J’ai vu du harcèlement) ont publié un communiqué affirmant qu’il était «honteux que les responsables de sécurité au ministère de l’Intérieur n’aient pas adopté de mesures pour empêcher de telles agressions qui sont régulières».
L’association fait état au total de cinq cas d’agression sexuelle dimanche à Tahrir, place emblématique de la révolution de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir et où les Egyptiens se rassemblent par dizaines de milliers pour manifester.
Après la révolution de 2011, la situation s’est encore empirée, les femmes se faisant régulièrement attaquer durant des manifestations ou des rassemblements, notamment sur la place Tahrir. Près de 100 femmes ont été agressées sexuellement lors des quatre jours de manifestations monstre pour réclamer la destitution du président islamiste Mohamed Morsi fin juin/début juillet 2013, selon Human Rights Watch.
Les nombreuses agressions sexuelles sur cette place avaient été médiatisées après plusieurs cas de femmes journalistes notamment des étrangères victimes parfois mêmes de viols selon des témoignages. Selon une étude de l’ONU parue en 2013, les cas d’agression et de harcèlement sexuels sont légion en Egypte, où 99% des femmes affirment en avoir été victime, qu’elles soient vêtue «à l’occidentale» ou voilées.
La présidence égyptienne a annoncé le 5 juin l’adoption d’une série de sanctions allant de l’amende à la prison ferme pour punir le harcèlement sexuel.