Des fonds privés pour aider les partis politiques à mieux s’acquitter de leurs missions, mais dans un cadre bien réglementé. C’est l’une des pistes avancées récemment par Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, qui s’exprimait lors de la discussion du rapport de la Cour des comptes.
Hassad a pris tout le monde de court, rapporte Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce mardi 24 juin. Le quotidien, citant le ministre de l’Intérieur, affirme que la subvention publique annuelle concédée aux partis politiques (30), depuis 2006, ne dépasse pas les 60 millions de dirhams. « C’est à peine le budget annuel d’une équipe de football de première division, alors que tous les partis politiques se partagent la même somme », commente Driss Lachagr, premier secrétaire de l’USFP, sur les colonnes d’Akhbar Al Yaoum.
Assabah s’intéresse aux finances des partis, mais sur un autre registre. Le journal écrit que Mohamed Hassad a déclaré que l’écrasante majorité des formations politiques ne disposent pas des moyens et ressources humaines nécessaires pour tenir leur comptabilité conformément à la loi sur les partis. Et d’ajouter que le ministre de l’Intérieur s’est interrogé sur l’opportunité de faire bénéficier les partis politiques de financements privés dans un cadre transparent et contrôlé, comme cela se fait dans quelques pays européens.
Appui et reddition des comptes
Une étude sur la subvention publique octroyée aux partis politiques a montré l’importance que les deniers publics jouent dans la vie politique. C’est un mécanisme qui découle d’abord de la volonté d’appuyer le multipartisme, mais aussi d’aider les partis à mieux s’acquitter de leurs missions dont la principale est d’encadrer et représenter les citoyens. Cependant, l’évolution de la vie politique montre que la subvention étatique n’est plus suffisante pour permettre aux partis de concrétiser leurs objectifs et missions. Mais notons toutefois que le dernier rapport de la Cour des comptes a relevé plusieurs dépassements dans la gestion de la subvention publique. En principe, chaque parti bénéficiant de ladite subvention doit arrêter ses comptes annuels, les certifier et les remettre à la Cour des comptes. Mais peu de formations respectent cette procédure. Dans le meilleur des cas, et quand les dépenses et les recettes sont déclarées, on relève des failles en matière de justification. Un autre exercice de transparence que nos partis tardent à adopter.