“Nous ne pouvons plus rien faire pour vous. Rentrez chez vous pour attendre la mort !” C’est avec ces mots blessants, décourageants et désespérants qu’un médecin du Centre régional d’Oncologie/Radiothérapie d’Agadir s’est adressé à Fatema Hemmou, originaire de Taroudant et atteinte d’un cancer du sein métastatique. Une sentence brutale intervenue le 29 mai dernier, date de sa dernière séance de chimiothérapie.
Cette phrase, émise pourtant par un médecin, ayant prononcé le fameux serment d’Hippocrate au début de sa carrière, a créé un sentiment d’indignation et d’impuissance chez Fatema et sa famille. Cette Marocaine de 55 ans a perdu tout espoir de guérison.
Dans son témoignage, qui a fait le tour des réseaux sociaux depuis le début de la semaine, Fatema raconte la situation des centres d’oncologie et les effets secondaires des traitements de chimiothérapie. Elle décrit également la souffrance des patients.
Dans une vidéo, visionnée de nombreuses fois sur youtube, Fatema Hemmou émet l’espoir de s’endormir sans pour autant être réveillée par les douleurs atroces causées par sa tumeur. Elle exhorte les bienfaiteurs à l’aider et la soutenir.
Said, fils de Fatema, affirme de son côté que le comportement du corps médical à l’égard de sa mère souffrante est “plus que choquant et blessant”.
Selon lui, Fatema est arrivée à un stade où son corps ne réagit plus aux traitements. Toutefois, “les médecins et infirmiers de ces centres doivent être plus aimables, plus attentionnés et plus serviables à l’égard des personnes atteinte de cancer”, selon ses mots.
L’hôpital est un lieu d’accueil privilégié où les personnes les plus démunies doivent pouvoir faire valoir leurs droits, y compris sociaux. Dans ce but, le soin et l’accueil doivent s’accompagner d’une aide dans les démarches administratives et sociales, tels qu’ils sont définis par circulaires.
Les établissements de santé assurent les examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés et femmes enceintes en tenant compte des aspects psychologiques des patients. Ils leur dispensent les soins préventifs, curatifs ou palliatifs que requiert leur état, et veillent à la continuité des soins à l’issue de leur admission ou de leur hébergement.
Au cours de ces traitements et ces soins, la prise en compte de la dimension douloureuse, physique et psychologique des patients, et le soulagement de la souffrance, doivent être une préoccupation constante de tous les intervenants. Tout établissement doit se doter des moyens propres à prendre en charge la douleur des patients qu’ils accueillent, et intégrer ces moyens dans son projet d’établissement, en application de l’article L. 710-3-1 du code de la santé publique (loi n°95-116 du 4 février 1995).
L’évolution des connaissances scientifiques et techniques permet d’apporter, dans la quasi-totalité des cas, une réponse aux douleurs, qu’elles soient chroniques ou non, qu’elles soient ressenties par des enfants, des adultes ou des personnes en fin de vie.
Lorsque des personnes sont parvenues au terme de leur existence, elles reçoivent des soins d’accompagnement qui répondent à leurs besoins spécifiques. Elles sont accompagnées, si elles le souhaitent, par leurs proches et les personnes de leur choix et, naturellement, par le personnel. La circulaire DGS du 26 août 1986 constitue en ce domaine une référence en matière d’organisation des soins et d’accompagnement.