Une campagne présidentielle algérienne décevante mais riche en enseignements

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La campagne présidentielle algérienne s’achève dans une atmosphère électrique où déception, morosité, promesses, chahutages, manifestations anti-Bouteflika, échauffourées, violences policières et rejet de cette élection en ont été les principales caractéristiques.

Une campagne présidentielle qui a vu tous les candidats et leurs mandataires incapables d’exposer et défendre un programme devant le peuple algérien.

Une campagne présidentielle qui en fait se résume en une simple virée touristique à l’intérieur du pays et, pour les plus nantis financièrement, en France, un pays qui abrite près de 80% de la communauté algérienne expatriée.

Une campagne présidentielle qui a néanmoins permis de constater la fracture existant entre les algériens et ses dirigeants mais aussi la haine viscérale de ces mêmes dirigeants envers les populations Amazigh.

D’ailleurs, les Amazigh, fidèles à leur bravoure ancestrale, se sont fait un point d’honneur à leur rendre la monnaie de la pièce. Aucun candidat à la magistrature suprême n’a pu pénétrer en toute quiétude en territoire berbère où y tenir un semblant de meeting express sans forte escorte sécuritaire. Que ce soit les berbères du Nord, ceux du Sud, ceux de l’Est ou ceux de l’Ouest tous, unanimes rejettent cette élection présidentielle.

Même la liberté d’expression et le droit à l’information ont été bafoués par les dirigeants algériens afin de favoriser leur poulain Bouteflika. Tous les coups ont été permis et protégés tels les  multiples arrestations et intimidations de journalistes ainsi que le piratage des sites d’informations Internet comme celui Tamurt.info.

De plus, le peuple algérien est au fait que l’élection présidentielle est truquée et les premières preuves commencent à s’étaler sur les places publiques.

Parmi celles-ci, on notera que la Maison de la Culture de Tizi Ouzou a été investie, le 07 avril 2014 au soir, par les voyous recrutés par le staff Bouteflika pour réprimer les protestataires et qui réclamaient leur enveloppe financière à Hadi Ould Ali, Directeur de campagne du Président-candidat pour cette ville.

Toujours dans la Wilaya de Tizi Ouzou, il est fait état que des signatures ont été récoltées de manières frauduleuses dans plusieurs localités au profit du candidat Bouteflika et à l’insu des citoyens kabyles.

De cette campagne présidentielle, il sera à retenir qu’elle a permis de d’observer une lutte sans merci entre deux clans pour le pouvoir, celui de Bouteflika, qui représente l’ex-MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales) et celui des généraux Médienne-Nezzar, qui appartiennent au néo-MALG, l’actuel Département du Renseignement de Sécurité (DRS).

Chacun des membres des deux clans souhaitant garder la main sur la rente pétrolière et éviter d’être l’objet de purge comme ce fut le cas lors de la mort de Boumedienne et lors de la mise au placard de Chadli Bendjedid.

De plus, une véritable lutte entre les clans d’Oujda et du BTS (Batna-Tebessa-Souk Ahrass) est actuellement en cours en Algérie et pourrait-être dévastatrice après la présidentielle avec la désignation du vice-Président.

En conclusion, il est clair que cette mascarade a pour unique objectif d’assurer un sauf conduit aux proches de Bouteflika, impliqués dans de lourdes affaires de corruptions, par la reconduction à la tête de l’Etat de Bouteflika et fait la démonstration irréfutable que l’Algérie s’apprête à rentrer dans le «Guiness World Records» en ayant un Président aphone, paralysé et diminué intellectuellement qui dirigera son pays par procuration.  Un nouveau système politique serait en voie de création en Algérie : un pays dirigé par une marionnette grâce à l’agilité de marionnettistes.

Face à ce danger, les algériens, tout particulièrement les Amazigh, se sont élevés contre cette mascarade par l’organisation de nombreuses manifestations à travers tout le pays dans lesquelles ils appellent à de  véritables réformes politiques qui garantiraient l’instauration d’une large autonomie pour toutes les régions.

Farid Mnebhi.

Algérie: Bouteflika, le candidat invisible

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