L’enquête se poursuit à propos du suicide d’un jeune homme à Sidi Bettach, suite à la séance de rasage forcé de ses cheveux qu’il aurait subi sur ordre d’un caïd.
Serait-ce là la première victime de la lutte menée par les forces de l’ordre contre le « Tcharmil » ?, s’interroge Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 24 avril. Les funérailles d’un jeune homme qui s’est donné la mort à Sidi Bettach ont eu lieu lundi. La raison de cet acte désespéré: l’humiliation qu’il aurait manifestement ressentie à se faire couper les cheveux sous la contrainte, sur ordre du caïd. Des cheveux qu’il entretenait soigneusement depuis 12 ans et qui ont suscité une réaction vécue comme une violence. Le quotidien rapporte, à propos des circonstances qui ont mené à cette tragédie, les paroles de Mohamed Medlouf, responsable de la section de l’Association marocaine des droits de l’homme à Benslimane: « Samedi dernier, le caïd de Sidi Bettach et des membres des forces auxiliaires avaient arrêté trois jeunes hommes, qu’ils ont conduits au poste pour leur couper les cheveux avant de les relâcher. Le lendemain matin, le troisième, qui s’y était opposé vivement, a été retrouvé pendu chez lui ».
L’Intérieur mène l’enquête
Assabah rapporte que les enquêteurs ont écouté la mère de la victime, qui a confirmé que son fils était rentré très en colère à la maison et avait refusé de dîner. Il avait alors rapporté à sa famille qu’il s’était fait raser les cheveux par le Caïd et des membres des forces auxiliaires. Se penchant sur ce drame, Al Massae indique que le caïd de Sidi Bettach n’est autre que le fils d’un général de l’armée. Juste après le scandale du suicide du jeune homme suite à la séance, celui-ci aurait été démis de ses fonctions. La raison ? Le quotidien Annass relate deux versions. La première: Le général en question a atteint l’âge de la retraite et il s’agirait à présent d’insuffler du sang frais dans les rangs. La seconde: des sources concordantes, selon le journal, affirment que la mise à la retraite du général serait liée au suicide du jeune homme, vu que le caïd mis en cause dans cette affaire n’est autre que son fils.
Et le caïd lui-même? Ne doit-il pas répondre de son acte? Les versions se multiplient. Toutefois, le procureur général du roi près la cour d’appel de Casablanca a annoncé que le parquet général avait ordonné de mener une enquête à ce sujet pour s’assurer de la véracité de l’incident, définir ses circonstances et en identifier le responsable, au moment où le ministère de l’Intérieur a précisé que le caïd en question avait été rappelé au service central à Rabat.