Douze pensionnaires d’un orphelinat de Rabat accusent le directeur de leur école d’avoir abusé d’elles sexuellement. Ce dernier est en garde à vue. D’autres victimes devraient témoigner aujourd’hui.
Elles ont passé toute la journée de jeudi 3 avril au commissariat à raconter aux policiers, avec des mots d’enfants, comment le directeur de leur école les aurait agressées sexuellement, en abusant de leur innocence et de leur statut. Les petites filles âgées de 9 à 11 ans à peine, étaient toutes pensionnaires d’un orphelinat de la capitale et étaient scolarisées à l’école Hassan Ibn Thabet.
Il menaçait les enfants de « mauvaises notes »
Le modus operandi du présumé pédophile était toujours le même: il faisait venir une fillette dans son bureau, ou la prenait à part dans une salle de classe vide, la violait et s’assurait du silence de la victime en la menaçant de mauvaises notes si jamais elle « répétait ce secret ».
Mais l’une des petites filles a finalement eu le courage de parler à la direction de l’orphelinat. Celui-ci a déposé une plainte auprès du procureur général du Roi auprès de la cour d’appel de Rabat, avec l’association « Touche pas mes enfants » (TPME) qui s’est constituée partie civile.
Témoignages insoutenables
Hier jeudi, la présidente de « Touche pas mes enfants », Najia Adib, était au commissariat avec les 12 fillettes. La journée a été longue, et les récits, « il m’a embrassé avec la langue, il m’a assise sur son sexe, etc. », insoutenables. Après avoir recueilli les témoignages des petites, les policiers ont confronté les victimes à l’accusé: elles ont répété leurs accusations devant lui.
D’autres victimes entendues dès aujourd’hui
Selon un communiqué de l’association TPME, l’accusé a été placé en garde à vue. Ce père de famille de 55 ans devrait être présenté au procureur général dès demain.
Najia Adib a indiqué à H24info que « plusieurs autres victimes qui fréquentent l’école mais qui n’étaient pas pensionnaires de l’orphelinat » allaient être entendues par la police dès ce vendredi.
Une institutrice complice?
Quant à l’institutrice accusée par la presse d’avoir aidé « à piéger » les fillettes, Najia Adib précise qu’en effet, le nom d’une institutrice est revenu dans les témoignages de plusieurs victimes. Cependant, « son rôle et son implication n’ont pas été déterminés ».