Coup sur coup, deux événements sont venus rappeler aux habitants de la première ville du pays, le climat de grande insécurité dans lequel ils vivent depuis un certain temps.
La vidéo qui a circulé sur le net montrant une jeune fille se faisant agresser en pleine rue et en plein jour dans une grande artère sans que personne n’intervienne ainsi que l’attaque à visage découvert d’un salon de coiffure par des hommes armés de sabres dans le quartier commercial très fréquenté du Mâarif ont plongé les casablancais, hommes et femmes, pères et mères de famille, dans un grand sentiment d’abandon de la part des autorités en charge de leur sécurité.
Tous se posent à juste titre, la question de savoir si leur sécurité et celle de leurs biens, est toujours assuré et si l’insécurité, question hautement prioritaire, ne relève-t-elle plus du domaine de l’ingérable et de l’impossible tant elle a pris des proportions jamais atteintes auparavant ?
Chaque jour qui passe en effet, traîne derrière lui son bilan d’agressions à l’arme blanche pour délester les passants de leurs argent et leurs téléphones portables, pour obliger des conducteurs à descendre de leurs véhicules, ou pour attaquer des bus et des rames de tramways durant leur trajet sans que personne n’intervienne.
Il faut dire que les services de police, malgré tous les sacrifices consentis parfois au péril de la vie des agents sont dépassés par l’ampleur de ce phénomène dont les causes sont connues mais contre lesquelles il est difficile de lutter tellement elles sont profondes: précarité et pauvreté, abandon scolaire, chômage, exode rural, drogue et alcool…
Certes ces autorités n’ont cessé de demander des moyens et des hommes en renfort pour combler le manque surtout dans les zones sensibles ou pousse cette délinquance urbaine et pour quadriller les zones visées par cette montée en puissance inquiétante de cette violence, mais cela s’avèrera t-il suffisant pour une ville aussi tentaculaire.
Il est annoncé dans un sursaut, par le conseil de la ville, l’installation à partir de ce mois, de pas moins de 500 caméras de surveillance aux quatre coins de la métropole, mais gageons une fois encore que cette mesure ne sera qu’un premier pas sur un long chemin parsemé d’embûches. En attendant, les citoyens s’arment de patience alors que certains pensent déjà à s’armer réellement pour faire face à ces agressions imprévisibles et menaçantes.
