Madame Rahma Bent Larbi a accueillis nos confrères, du journal le360 dans la minuscule chambre délabrée qu’elle habite.
Malgré sa douleur, Mi Rahma a tenu à raconter son histoire, entre ses larmes et les tremblées de son souffle court, en précisant qu’elle voulait témoigner à visage découvert. Digne et courageuse, elle s’est confiée avec une déchirante douceur.
L’équipe du Le360 s’est rendue, aujourd’hui mercredi 19 mars, à Sidi Slimane ou, plus précisément dans un petit village excentré de la province, à savoir Douar Ben Lahcen, situé en pleine campagne, au bout d’un tortueux sentier, pour rendre visite à Madame Rahma Bent Larbi, victime, à 96 ans, d’un viol qui l’a dévastée physiquement et psychologiquement. Mi Rahma n’était pas chez elle, lorsque l’equipe le360 sont arrivés devant la minuscule baraque bricolée et en ruines qui lui sert de domicile. Elle s’était en effet rendue à la gendarmerie où elle avait rendez-vous avec le juge d’instruction. A son âge, elle avait pris la route à pied, s’aidant du bâton qui lui sert de canne, avec l’intention de parcourir 3 kms de sentiers pour se rendre à l’audience. Heureusement, quelqu’un l’a prise en chemin, nous a-t-elle confié. Et c’est à la gendarmerie qu’ils l’ont rejointe. L’air égaré, les yeux embués et ensanglantés de trop de larmes, elle attendait sur une chaise, contre un coin de mur, lors même que le juge avait déjà quitté les lieux, Mi Rahma étant arrivée trop tard pour la rencontre qui devait avoir lieu à 8h pour se rendre à Kénitra, où le violeur qu’elle a reconnu est emprisonné.
« Je n’ai que Dieu »
Nous l’avons donc raccompagnée chez elle, dans le taudis où elle vit seule. Car la vieille dame est veuve et n’a ni enfants, ni famille. « Je n’ai que Dieu », murmure-t-elle de sa voix à peine audible. De ses voisins, Mi Rahma dit qu’ils ne l’aident pas vraiment. Elle reste parfois plusieurs jours sans manger. De temps en temps, quelqu’un lui apporte un bol de soupe ou un verre de lait. Elle est seule avec sa souffrance et l’infâme traumatisme qui lui a été infligé. D’ailleurs, à notre arrivée, nous avons même entendu rire certains villageois.