L’heure des comptes a-t-elle sonné à Alger ?

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Le-président-algérien-Abdelaziz-Bouteflika-le-16-avril-2011-à-Tlemcen-

L'Algérie entre-t-elle dans une nouvelle phase de turbulence ? Oui, à en
croire les informations qui laissent entendre que les clans antagonistes au
sein du régime seraient prêts à en découdre. 
L'un de ces clans, le plus puissant, celui qui fait et défait les
Présidents, à savoir le Département du Renseignement et de la Sécurité
(DRS), et tout particulièrement son Chef, le Général Mohamed  Médiene
alias Taoufik, s’est estimé atteint dans son honneur après la sortie
médiatique fracassante du patron du FLN, Amar Saidani.
Une guerre de clans qui vient embraser l’ensemble des composantes de scène
politique algérienne et donner un peu de piment à la morosité quotidienne
que vit le pays.
Ainsi donc, les Algériens ont-ils eu droit, dès le lendemain (04 février
2014) de la spectaculaire déclaration de Saidani, à une floppée
d’articles de presse sur cette prise de position du Secrétaire Général
du FLN non conforme au «code d’honneur» en vigueur dans les arcanes du
pouvoir algérien, qui a pour habitude de régler les différends en privé,
loin de tout regard ; des articles commandités par le DRS qui lancent de
violentes diatribes contre le haut responsable du FLN. 
Tout est devenu permis pour laver l’honneur du DRS et de son commandement,
et on assiste, aujourd’hui, à une grave dérive médiatique où titres
choquants, insultants et honteux sont de mise et ont outrepassé les limites
de la déontologie et de l’éthique journalistiques.
Il était certain que le Général Toufik n’allait pas rester les bras
croisés face à cette déclaration de Saidani qui n’est point innocente,
mais sûrement téléguidée par le clan Bouteflika. Certaines informations
font état qu’Amar Saidani a eu mandat de la Présidence algérienne pour
orchestrer une attaque en règle contre le DRS et son patron pour le pousser
vers la sortie. 
Une mission, à observer les réactions qu’elle engendrées, qui n’a pas
reçu le soutien escompté des nombreux officiers supérieurs du DRS, restés
fidèles à leur chef et qui sont totalement hostiles à un 4ème mandat de
Bouteflka, mais également de l’armée et de nombreux politiques.
Il est, désormais, clair que le général Toufik, fort de ses puissants et
nombreux soutiens, vient de donner le signal à une campagne de
destabilisation à grande échelle pour saboter le projet politique des
partisans de Bouteflika qui pour l’heure concerne l’espace médiatique. 
Il est à craindre que cette campagne de destabilisation  pourrait déborder
sur le terrain et donner lieu à des actes de violence.
Simple concours de circonstance ou pas, un attentat à la bombe
télécommandée a été perpétré à Bordj Menaiel le lendemain de la
déclaration de Saidani contre Médiene, tuant 02 personnes et en blessant 03
autres.
Le peuple algérien assiste impuissant à une guerre terrible entre clans
rivaux qui causera de sérieux dégats pour l’Algérie aux plans interne et
externe ainsi que de nombreux traumatismes aux Algériens qui craignent un
retour aux décennies noires et appréhendent un avenir des plus sombres.
Assisterons-nous à un remake d’octobre 1988 ou du printemps Kabyle
d’avril 2001 en Algérie ? Il semble que tous les ingrédients sont
présents pour rendre cette présidentielle explosive.
Farid Mnebhi.

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