Drogue :Un réseau de trafic d’héroïne dirigé par des marocains décapité

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Mardi, la police judiciaire messine a interpellé, à Rotterdam, l’homme qui inonde l’est de la France en héroïne.

Dans le combat auquel se livrent trafiquants de drogue et forces de l’ordre, la PJ de Metz vient de marquer de gros points. Ces derniers mois, le «groupe stups» avait visé des cibles locales. Des grossistes disséminés un peu partout en Lorraine. Avec des saisies importantes à la clé. Ces interpellations avaient fait mal au commerce mais, en la matière, la place ne reste jamais longtemps inoccupée. Alors, cette fois, l’antenne messine de la police judiciaire a frappé directement au robinet, à la source de l’approvisionnement. Mardi soir, elle a interpellé, à Rotterdam, le patron d’une structure inondant en héroïne le grand est de la France. Toujours en garde à vue, l’homme se trouve sous le coup d’un mandat d’arrêt européen délivré par un juge d’instruction messin.

Pour arriver à ce résultat, les policiers ont travaillé dans l’ombre durant deux ans. Ils sont partis d’informations glanées sur le territoire mosellan. Pour franchir les paliers de cette entreprise criminelle gérée depuis les Pays-Bas.
Des rendez-vous au Luxembourg

En déroulant la pelote de laine est apparue, petit à petit, une organisation unique qui s’occupe de tout, et chouchoute le client. Ce dernier se rend d’abord à un lieu de rendez-vous, sur une aire d’autoroute hollandaise ou luxembourgeoise. Son véhicule laissé sur place, il est embarqué par des petites mains du réseau, des rabatteurs appelés «drug runners».

Ces taxis d’un genre particulier sont chargés d’amener l’acheteur à des points de vente, dans le secteur de Maastricht. «Ce sont des maisons de la drogue qui changent régulièrement d’adresse. Certaines accueillent les gros clients, d’autres les plus petits. Tout dépend de la quantité commandée. Une fois la transaction conclue, l’acheteur est ramené à sa voiture. Ça a souvent débouché sur des courses poursuites avec les forces de l’ordre», confie une source.

À force de surveillances et d’interceptions téléphoniques, la PJ s’est concentrée sur un nom. Plutôt un surnom, «Jacky». L’homme censé être tout en haut de cette pyramide. Un Marocain d’une vingtaine d’années qui a installé autour de lui une garde rapprochée, principalement des frères. L’un d’eux a été arrêté l’été dernier, dans la plus grande discrétion, par les fonctionnaires messins.

Mardi soir, la commission rogatoire internationale a débouché sur la découverte d’un laboratoire clandestin. Les agents messins, leurs collègues du district 9 de Rotterdam et les unités d’élite du SWAT ont saisi 35 kg d’héroïne, plus d’un kilo de cocaïne, des et un peu de cannabis. Ils ont mis la main sur les mixers, des tamis servant à mélanger l’héroïne arrivée pure de Turquie ou d’Afghanistan et sur les produits de coupe. Une presse hydraulique pour confectionner des pains aussi. Du matériel de professionnels. «Ils étaient en train de préparer la commande du soir. Le produit allait partir à Maastricht.» Selon le degré de pureté réclamée par l’acheteur, le gramme d’héroïne se monnaie entre 7 et 20 euros. «C’est une belle réussite de coopération policière», a commenté hier soir Laurent Czernik, procureur adjoint au parquet de Metz.

D’après les estimations, près de deux tonnes ont été écoulées sur le marché français ces deux dernières années. La PJ a identifié près de 150 dealers en Lorraine, en Alsace, dans le Nord, dans la Marne, dans l’Eure ou à Chartres. Des hommes à la tête de leur propre réseau. Ça fait du monde. Au lieu de leur courir après, la PJ de Metz a préféré leur couper les vivres.

Source:lequotidien

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