La Suisse, plaque tournante de la «drogue du violeur» ?

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Des spécialistes estiment qu’une grande partie de la drogue GBL importée en Suisse est ensuite transformée en GHB et réexportée vers les pays voisins.

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De grandes quantités des «drogues du violeur» GHB et GBL pourraient être exportées depuis la Suisse. Les volumes saisis par les forces de l’ordre demeurent en effet fortement supérieurs à la consommation estimée des fêtards.

La police et les douanes ont mis la main en 2012 sur 199 kilos et 43 litres de gamma-butyrolactone (GBL), indique la statistique criminelle. Les saisies records de 2011 avaient été légèrement plus élevées. Du gamma-hydroxybutyrique (GHB) peut être fabriqué en transformant ce produit.

Quelques gouttes suffisent

Mais seuls 3,5 à 4% des fêtards qui consomment des drogues reconnaissent recourir à du GHB/GBL. Et une dose ne représente que quelques gouttes. «Une demi-bouteille de GBL suffit pour toute la vie si on n’en consomme que pendant son temps libre», illustre pour l’ats Christian Schneider, analyste à l’Office fédéral de la police (fedpol).

Conclusion: des quantités importantes pourraient être utilisées à d’autres fins. Découvrir où passe ce reste n’est pas aisé.

Une partie finit à la poubelle ou prend la poussière sur une étagère. Il y a en outre probablement des personnes qui gardent leur consommation secrète, explique Christian Schneider.

Transformé et réexporté

Alexander Bücheli, collaborateur à Infodrog, la Centrale nationale de coordination des addictions, a une autre explication. Pour lui, une grande partie du GBL importé en Suisse est ensuite transformé en GHB et réexporté vers les pays voisins.

«Personne ne veut l’avouer, mais on sait que la Suisse est une plaque tournante en matière de drogue, en raison de sa situation centrale» en Europe. Mettre la main sur les dealers s’avère compliqué, reconnaît Christian Schneider. Les transactions se déroulent dans des cercles privés et donc difficilement accessibles.

Moins associé au viol que l’alcool

Le GHB est connu depuis plusieurs années comme la «drogue du violeur». La plupart de ces agressions sexuelles ont toutefois peu de liens avec ce produit, qui n’est impliqué que dans 2-3% des délits sexuels liés aux drogues, selon des études européennes citées par Peter Menzi, responsable d’Infodrog.

L’alcool demeure le produit le plus important parmi les drogues du violeur. Les mélanges de substances suivent. La proportion de GHB/GBL pourrait toutefois être plus élevée: cette drogue n’est détectable que dans les douze heures succédant à sa consommation. Or, de nombreuses victimes ne se manifestent que bien plus tard, lorsque ce stupéfiant ne peut plus être repéré.
Source : lematin.ch

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