Tanger va trier, recycler et valoriser ses ordures

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Une décharge contrôlée verra le jour en 2016 à Menzla, à 30 km de la ville. Sur 200 ha, elle permettra à terme de traiter 400.000 tonnes d’ordures produites par l’agglomération tangéroise et les villes voisines.

 

La future décharge contrôlée avec tri et récupération d’énergie de la ville de Tanger sera située sur la commune de Menzla à 30 km au sud de la ville. Le nouvel équipement est situé au-delà de Hjar Nhel et des usines  Lafarge et de la CIF (Compagnie industrielle des fibres) sur le site de Squedla. Métaux, papiers, cartons et plastiques y seront séparés et remis dans les circuits de recyclage.

Cette décharge contrôlée doit s’étendre sur près de 200 ha dont 50 ha pleinement aménagés et nécessitera un investissement foncier de 500 à 600 000 DH/ha, soit entre 125 et 150 MDH. Le solde du foncier, environ 150 ha constituera une réserve. Moins de 100 MDH seront nécessaires pour la mise en place du système de tri et récupération.

Cette décharge sera préfectorale dans le sens où elle traitera les déchets de Tanger, d’Asilah,  de Gzénaya, des cités balnéaires de la Forêt diplomatique, de la ville nouvelle d’Ibn Battouta et des communes de l’ensemble de la préfecture, la ville de Tanger en restant la principale utilisatrice.

Selon des sources municipales techniques, « cette nouvelle décharge aura une durée de vie de 30 ans contre 15 ans pour une décharge normale dite « d’enfouissement ». Elle devrait être la première décharge municipale contrôlée du Maroc, livrée dans un délai d’un peu plus de 24 mois.

400 000 tonnes à traiter à l’horizon 2030

Médias 24 a pu apprendre auprès de sources municipales à Tanger que les négociations ont été longues avec les élus des communes de Hjar Nhel et de Menzla avant l’arrêt définitif de la décision.

En fait, face à l’opposition des élus de Hjar Nhel, « le ministère de l’Intérieur a fini par procéder à un redécoupage  administratif de la zone afin de « sortir » le site de la future décharge contrôlée de Hjar Nhel pour le « situer » sur la commune de Menzla plus réceptive au projet » ont indiqué des élus à Médias 24.

Les dernières études sur ce dossier  avaient montré que la ville devait traiter plus de 400.000 tonnes d’ordures ménagères à l’horizon 2030 sur une superficie minimale de 65 ha contre 280.000 tonnes traitées actuellement sur une décharge de 30 ha.

L’actuelle décharge urbaine de Tanger se trouve sur la route de Tétouan, perchée sur une colline face à la zone industrielle de Moghogha qu’elle empeste au quotidien de ses odeurs et de ses fumées. Elle s’étend sur 30 ha. Elle avait été établie en 1970, soit près de 10 ans avant le démarrage de la zone industrielle et l’urbanisation progressive de cet axe qui mène vers Tétouan. Aujourd’hui la zone industrielle abrite plus de 100 unités et emploie 20 000 salariés. Aujourd’hui, les lotissements immobiliers se multiplient autour de l’actuelle décharge.

4 études en moins de 20 ans

Depuis 18 ans, au moins 4 études ont été réalisées sur ce dossier, en 1995, 2002, 2006 et 2008. L’étude réalisée en 2006 avait démontré qu’un investissement de 100 MDH était nécessaire pour réhabiliter l’actuelle décharge.  La GTZ allemande, la Ville de Tanger, la Société d’environnement et de génie urbain (SEGU, Casablanca) et Tanger-Med SA auront tour à tour contribué techniquement ou financièrement à ces études.

Avant que le choix ne se porte définitivement sur la commune de Menzla, un autre site situé près de Ksar Sghir avait été envisagé. Selon les ingénieurs spécialisés de la SEGU,  plus de 22 critères sont pris en compte dont ceux de la distance par rapport aux habitants et aux infrastructures, le volume de la décharge, la proximité avec les ressources en eau, la géologie et la morphologie du terrain, l’influence sur le panorama, l’exploitation du sol, l’aménagement agricole et l’accès au site.

Finalement, le site de Menzla permettra de réaliser une grande décharge permettant de développer le tri et la récupération d’énergie et il se trouve également au cœur de l’axe Tanger-Asilah en fort développement démographique, industriel et touristique.

De ce site, seul Tanger-Med est éloigné, mais le port est appelé, avec  la Tanger Automotive City et la ville nouvelle de Chrafate, à développer leurs propres solutions. De ce côté-ci de la région, les déchets sont surtout industriels et la démographie relativement faible. D’ores et déjà, tant auprès de l’usine Renault que du port, des entreprises françaises et espagnoles sont actives dans la récupération des déchets industriels, métalliques et plastiques.

Avec la décharge urbaine, la fourrière municipale,  la gare routière, les abattoirs municipaux et le marché de gros constituent les 5 grands services municipaux à fortes nuisances urbaines qui doivent  être déménagés loin du centre-ville dans le cadre du plan Tanger-Métropole.


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