La revendication marocaine au sujet des enclaves de Ceuta et Melilla fait encore parler au parlement britannique. Un député du parti conservateur a demandé à ce que l’Union Européenne mette la pression sur l’Espagne en raison des « problèmes juridiques » dans les deux présides. Fin septembre, une eurodéputée britannique avait même appelé Madrid à quitter les deux villes occupées.
Quand il s’agit de revendication territoriale sur Gibraltar, Ceuta ou Melilla, la Grande Bretagne et l’Espagne ne sont jamais sur la même longueur d’ondes. Une situation loin d’être nouvelle sachant qu’un vieux conflit diplomatique oppose les deux pays. Hier, un député du parlement britannique en a rajouté une couche, demandant à l’Union Européenne de mettre la pression sur l’Espagne en raison des problèmes juridiques à Ceuta et Melilla.
Selon le député conservateur Philip Hollobone repris par Mercopress, le gouvernement britannique doit porter les problèmes juridiques de l’occupation espagnole des deux enclaves de Ceuta et Melilla au niveau de l’Union Européenne. Hollobone veut que son pays examine cette question pour voir ce qui peut être fait au niveau de l’UE en ce qui concerne « la relation de l’Espagne avec Ceuta et Melilla ».
Pourtant, Hollobone n’a pas détaillé ce qu’il entendait exactement par « problèmes juridiques ». Mais il a exhorté le secrétaire d’État aux Affaires étrangères et du Commonwealth à lancer une étude détaillée comparant la relation de Gibraltar, avec le Royaume-Uni et celle de l’Espagne avec ses enclaves situées au Maroc.
Ceuta et Melilla servent aux britanniques de contrepoids pour Gibraltar
Si la Grande Bretagne tance à nouveau l’Espagne au sujet de l’occupation des deux enclaves, ce n’est guère une surprise. A chaque fois que l’Espagne se fait plus pressante sur Gibraltar, alors les britanniques répliquent en évoquant les cas de Ceuta et Melilla. Le dernier acte en date remonte à fin novembre lorsque l’eurodéputée du parti conservateur britannique Ashly Fox avait vivement répondu à Mariano Rajoy qui voulait que des négociations hispano-britanniques soient lancées sur l’avenir de Gibraltar au nom de « la coopération régionale ». Ashly Fox avait alors souligné que Madrid devait d’abord réviser « la légalité de sa présence dans les deux villes qu’elle occupent au Maroc ».
L’Espagne qui administre Ceuta et Melilla a porté l’occupation britannique de Gibraltar devant l’ONU afin de récupérer le Rocher. Elle envisageait même de faire front commun avec l’Argentine, qui est en conflit avec la Grande Bretagne au sujet des Iles Malouines, pour y parvenir.
Côté marocain, la revendication sur les deux présides ne sont pas aussi vives. Le royaume semblerait vouloir éviter une mésentente diplomatique avec l’Espagne concernant le dossier du Sahara. Même si la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a rencontré son homologue britannique à l’occasion du 800ème anniversaire du premier contact diplomatique entre les deux pays, les discussions n’ont pas du tout abordé Ceuta et Melilla ou encore Gibraltar.
Source: yabiladi