Le procès des trois jeunes adolescents de Nador a débuté aujourd’hui, à huis clos. Et s’il faudra attendre le 6 décembre pour le verdict, un de leurs avocats assure qu’ils vont échapper à la prison.
L’audience a commencé ce matin. Oussama, Mouhssine (15 ans) et Raja (14 ans) les trois jeunes de Nador poursuivis pour «incitation à la débauche, outrage public à la pudeur, agression sexuelle contre un mineur» ont été entendus par un juge à huis clos.
Mais si le verdict ne sera pas rendu avant le 6 décembre, un de leurs avocats, Me Abdelmonaïm Fettahi, a assuré à H24info que le parquet avait abandonné les charges contre eux.
Et puisque Fayçal El Marsi, le président d’une association locale qui avait porté plainte contre eux en octobre dernier, ne s’est finalement pas porté partie civile, les adolescents vont donc échapper à la prison (ils risquaient de 2 à 5 ans de détention).
Un « blâme symbolique »
Selon Me Abdelmonaïm Fettahi, le parquet de Nador a demandé à ce qu’un « blâme » symbolique leur soit infligé, et qu’ils soient « confiés à leurs parents ». Ce qui revient à demander aux parents de « surveiller » leurs enfants.
On s’en souvient, les trois jeunes ont été arrêtés vendredi 4 octobre à Nador avant d’être remis en liberté provisoire le 7 octobre. Leur crime: deux d’entre eux s’étaient embrassés, leur ami les prenant en photo. Le cliché avait ensuite été publié sur Facebook, choquant le président de l’Organisation unie des droits de l’homme et des libertés publiques, qui avait porté plainte.
Une portée internationale
L’affaire du «baiser de Nador» avait très vite agité la toile, la société civile et les médias, d’abord nationaux, puis internationaux. Le collectif international de pirates informatiques Anonymous était même intervenu, menaçant le Maroc de représailles si les adolescents étaient condamnés.
De plus, l’enquête sociale ordonnée par le juge lors de leur première comparution le mois dernier leur était favorable, avaient expliqué les avocats des trois enfants, qui ont qualifié à plusieurs reprises l’affaire « d’erreur judiciaire ». L’enquête sociale, selon eux, avait conclu qu’Oussama, Moussine et Raja étaient des adolescents sans histoire, sérieux à l’école et soutenus par leurs parents.
Notons que les organisateurs du kiss-in de Rabat, manifestation de protestation contre l’arrestation des adolescents, sont toujours sous le coup de deux plaintes dans le cadre de cette affaire.