Le Brunei, un petit sultanat richissime situé sur l’île de Bornéo, est devenu mardi le premier pays d’Asie du Sud-Est à introduire la charia (loi islamique), qui prévoit notamment la lapidation en cas d’adultère.
Le sultan Hassanal Bolkiah, un des hommes les plus fortunés au monde, a annoncé dans un discours officiel la promulgation d’un nouveau code pénal islamique qui entrera progressivement en vigueur dans les six mois à venir.
La nouvelle législation, qui ne s’applique qu’aux musulmans, prévoit l’amputation de membres pour les voleurs, la flagellation pour la consommation d’alcool ou l’avortement, ainsi que la lapidation en cas d’adultère.
Le Brunei devient ainsi le seul Etat d’Asie du Sud-Est à appliquer la charia. En effet, en Indonésie, plus grand pays musulman au monde, seule la province autonome d’Aceh, sur l’île de Sumatra, a introduit la loi islamique.
Les habitants du sultanat de Brunei, qui est l’un des pays les plus riches au monde grâce à d’immenses ressources en hydrocarbures, sont un peu plus de 400.000. Ils sont musulmans aux deux tiers, avec une forte présence bouddhiste (13%) et chrétienne (10%).
L’islam est cependant religion officielle et sa pratique est réputée plus conservatrice qu’en Malaisie ou en Indonésie, pays musulmans voisins. La consommation d’alcool est ainsi interdite et la pratique d’autres religions que l’islam sévèrement réglementée.
La critique est peu courante dans le minuscule pays mais l’application de la charia est un des très rares points de discorde. De nombreux habitants voient en effet dans son introduction une contradiction avec l’ouverture à l’international et la modernité de plus en plus grandes du sultanat, ainsi qu’avec la mentalité des Malais, l’ethnie dominante, qui entretient un rapport plus souple avec la loi islamique.