L’ARDH appelle au respect des travailleurs sans-papiers

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L’Association Rif des droits humains (ARDH), basée à Nador, pointe du doigt l’approche du CNDH sur la question du travail des immigrés.

Si l’association juge le rapport du CNDH «satisfaisant en général», selon les termes de Chakib El Khiyari, président de l’ARDH, un point en particulier suscite l’inquiétude de l’ONG.
 
Il s’agit des recommandations du CNDH sur les travailleurs immigrés. Le rapport de l’instance officielle de protection des droits humains appelle à «bannir tout recours à l’emploi de personnes en situation irrégulière et à régulariser la situation des employés dans cette situation» (lire aussi Les entreprises appelées à régulariser tous les sans-papiers).

Pour Chakib El Khiyari, dont l’association a émis un communiqué sur cette question en particulier, il s’agit là d’une  «approche sécuritaire qui s’éloigne de l’approche de droits humains » que devrait adopter le CNDH selon lui.

«Que va-t-il se passer ? Les entreprises vont devoir se débarrasser de leurs employés en situation illégale mais comment ces derniers vont-ils pouvoir se nourrir?», s’inquiète-t-il.

Chakib El Khiyari s’appuie sur les dispositions de la «Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille»ratifiée par le Maroc le 17 juin 1993. Selonune recommandation du comité onusien chargé de l’application de ladite convention, il faut procéder «à une claire séparation entre les opérations de contrôle de l’immigration et les inspections du travail».

L’ARDH préconise donc que les inspections de travail se limitent à vérifier que les droits des travailleurs sont respectés, sans que ces derniers en perdent pour autant leur travail.

Il s’agit donc d’une position de principe. Dès lors, comment concilier cela avec la réalité du terrain? Comme rapporté par H24info, les autorités font face à des travailleurs sans-papiers pour la plupart européens, qui trouvent parfois au Maroc une solution d’appoint en attendant de revenir s’installer dans leurs pays respectifs. Pour le cas des Ibériques, l’agence espagnole EFE évoque par exemple des «salaires qui peuvent être plus élevés » au Maroc dans «certains secteurs spécialisés».

«Il faut dissocier l’approche à adopter de la gestion des flux migratoires qui doit se faire en respectant les conventions internationales», répond Chakib El Khiyari. Pour ce dernier, les travailleurs immigrés de tout bord peuvent être une manne pour le Maroc si le royaume trouve la formule pour les faire participer à l’économie nationale. Il appelle pour cela à faciliter l’octroi de la nationalité marocaine aux étrangers, «un point qui n’est pas évoqué par le CNDH», regrette-t-il.

«Pourquoi n’aurions-nous pas un jour un ministre originaire de l’étranger et naturalisé marocain?», remarque-t-il.


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