Le ministère de la Femme et de la Famille a publié un communiqué pour dénoncer la pratique appelée « djihad du nikah ».
C’est une pratique qu’a reconnue le ministre tunisien de l’Intérieur en personne : de nombreuses Tunisiennes ont pratiqué le djihad du nikah et certaines d’entre elles sont revenues de Syrie enceintes pour avoir eu des relations sexuelles avec des combattants.
Sa confession a déclenché des réactions en chaîne dans le monde entier. Au point de contraindre le ministère de la Femme à sortir de son silence.
Dans un communiqué, l’autorité condamne ces pratiques « étrangères à la société tunisienne », « ayant un impact dangereux sur la famille et la société tunisienne en général et « contraires aux principes religieux mais aussi moraux dictés par les lois en vigueur ainsi que les conventions internationales ratifiés par l’Etat tunisien ».
Indiquant qu’une « cellule de crise » existait déjà, le ministère annonce que des mesures de sensibilisation seront très prochainement entreprises dans les établissements scolaires :
Le ministère va oeuvrer pour mettre en place un plan d’information, de sensibilisation et d’éducation adressé aux femmes et familles dans toutes les régions pour les aviser de la gravité de ces pratiques.
La coopération avec les structures gouvernementales et les organisations non gouvernementales sera accrue. Objectif : trouver des solutions appropriées pour protéger les femmes tunisiennes. En revanche, le nombre de cas constatés n’a pas été précisé. La presse évoque des centaines de femmes parties en Syrie et revenues enceintes.
Le « djihad al-nikah », permettant des rapports sexuels hors mariage avec des partenaires multiples, est considéré par certains dignitaires salafistes comme une forme légitime de guerre sainte.
Des milliers de Tunisiens ont rejoint, via la Turquie ou Libye, les rangs des jihadistes ces quinze dernières années à travers le monde, en Afghanistan, en Irak et désormais en Syrie.
Selon Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur de Tunisie, 6.000 jeunes tunisiens ont été empêchés d’aller en Syrie depuis le mois de mars. Le ministère a admis avoir renforcé les contrôles dans les aéroports pour empêcher le départ de femmes et d’hommes suspectés de vouloir rejoindre la Syrie.
AFP