Raids israéliens sur la Syrie

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Le pouvoir menace Israël d’une riposte, craintes de conflit régional.

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L’internationalisation du conflit en Syrie commence à devenir une réalité. Le régime syrien a affirmé qu’il choisirait le moment pour riposter aux frappes israéliennes, faisant craindre un conflit régional. Israël qui a mené deux raids sur le territoire syrien pour détruire des missiles présentés comme étant de fabrication iranienne, a affirmé lundi qu’il ne voulait pas s’ingérer dans la guerre en Syrie mais qu’il ne permettra pas que des armes soient livrées au Hezbollah.

L’ONU et la Russie, un des rares alliés du président Bachar al-Assad, se sont inquiétées d’une possible escalade après les raids aériens israéliens contre des positions militaires vendredi et dimanche près de Damas, et les menaces de l’Iran et du Hezbollah libanais, autres soutiens du pouvoir syrien.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé “toutes les parties” à la retenue dans “ce qui est déjà un conflit dévastateur”. Même son de cloche du côté de l’Union européenne qui a appelé “toutes les parties à ne pas mettre à mal la stabilité déjà très précaire de la région”.

Guerre entre Israël, l’Iran et le Hezbollah

Selon des sources américaines, la première attaque, vendredi dernier, a visé des missiles sol-sol Fateh 110, d’une portée de 300 kilomètres, qui étaient destinés au Hezbollah.

Le deuxième raid, dimanche, a visé un centre de recherches scientifiques à Jamraya déjà la cible, fin janvier, d’une attaque israélienne, ainsi que deux objectifs militaires -un important dépôt de munitions et une unité de la défense anti-aérienne-, selon un diplomate à Beyrouth s’exprimant sous-couvert de l’anonymat.

Dans un premier bilan du raid de dimanche, une ONG a fait état d’au moins 15 soldats syriens tués et précisé que le sort de dizaines d’autres restait inconnu.

“Une guerre non déclarée a bien commencé entre Israël, l’Iran et le Hezbollah, dans le dos de la Syrie.”

Jacques Neriah, ancien du renseignement israélien sur le site liberation.fr.

Selon ce dernier, “la moitié des capacités militaires du Hezbollah se trouve en Syrie, (…) il essaie de ramener ces armes du côté libanais pour provoquer une situation irréversible dans ce pays.”

“Nous allons attendre mais nous répondrons”

“La Syrie répondra à l’agression israélienne mais choisira le moment pour le faire. Cela ne se produira peut-être pas immédiatement car Israël est en état d’alerte, a pour sa part affirmé à l’AFP, un responsable syrien joint à Damas depuis Beyrouth: “Nous allons attendre mais nous répondrons”.

Dimanche, le pouvoir avait averti que cette “agression” ouvrait la porte à toutes les options et la télévision d’Etat avait prévenu que “les missiles sont prêts pour frapper des cibles précises”.

Un responsable israélien, dont le pays a toujours répété que le transfert d’armes syriennes dans les mains du Hezbollah constituait une ligne rouge, a affirmé que les frappes avaient visé des dépôts d’armes iraniennes destinées au Hezbollah. Il assure que son pays ne permettrait aucun transfert d’armes au mouvement libanais contre lequel Israël a mené une guerre en 2006 sans parvenir à le faire plier.

Iran et Israël montent au créneau

“Le gouvernement syrien n’a pas besoin d’armements iraniens et ce genre d’informations fait partie de la guerre de propagande et psychologique” contre la Syrie, a pour sa part souligné le général Massoud Jazayeri, adjoint du chef d’état-major des forces armées iraniennes. Il faisait référence aux déclarations d’un responsable israélien qui avait assuré que le raid visait “des missiles iraniens destinés au Hezbollah”.

De son côté, le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a demandé à la communauté internationale d’empêcher Israël de mener ce genre d’attaques “car sinon des événements graves se produiront dans la région et les Etats-Unis et le régime sioniste n’en seront pas les gagnants”, a-t-il prévenu, sans plus élaborer.

Craignant d’éventuelles représailles, Israël a annoncé le déploiement de deux batteries anti-missiles dans le nord de son territoire, ordonné la fermeture de l’espace aérien dans cette zone jusqu’à lundi soir et renforcé la sécurité autour de ses ambassades.

Recours des rebelles au gaz sarin

Un autre sujet d’inquiétude dans la région: le recours présumé aux armes chimiques, Carla del Ponte, membre de la Commission d’enquête de l’ONU, ayant affirmé que les insurgés “ont fait usage de gaz sarin”.

Elle a également déclaré que les enquêtes pourraient aussi établir si le régime avait également utilisé des armes chimiques.

Ajoutés aux déclarations à propos d’usage de gaz sarin, les raids israéliens, les menaces et éventuelles représailles risquent de marquer un tournant dans le conflit syrien qui a déjà débordé avec des affrontements aux frontières et des centaines de milliers de Syriens ayant trouvé refuge dans les pays voisins.

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