Wiam, la petite fille de 10 ans, totalement défigurée suite à une agression sauvage par un habitant de son douar près de Sidi Kacem, est actuellement dans une clinique à Casablanca pour être soignée. Une opération qui n’aurait jamais eu lieu sans la mobilisation des Marocains sur les réseaux sociaux.
Quelques jours après la terrible agression de Wiam, vivant près de Sidi Kacem, la petite fille a été transportée et opérée aujourd’hui dans une clinique de Casablanca. Une opération grâce, une fois de plus, à la mobilisation des Marocains sur les réseaux sociaux, comme cela a été le cas pour l’étudiant qui a reçu une greffe du cœur. Sa famille étant démunie, les frais de transport et médicaux de Wiam ont été pris en charge par un bienfaiteur marocain, apparemment connu, mais qui a souhaité resté anonyme. Dans une vidéo filmée par un membre de sa famille, on voit la petite fille totalement défigurée. Son visage est gonflé, pleins d’ecchymoses, de balafres et de points de suture. Elle risque même de perdre son œil droit, d’après des internautes qui sont allés lui rendre visite à la clinique aujourd’hui.
Agressée en allant chercher de l’eau au puit
Mais que s’est-il réellement passé le jour de l’agression de Wiam ? Contacté par Yabiladi, Mohamed Echiguer vice-président de l’AMDH – Sidi Kacem, qui suit l’affaire de près, nous raconte le calvaire vécu par la petite fille.
Alors qu’elle est au puit pour remonter de l’eau pour sa famille, un homme du douar arrive derrière elle et tente de la violer. La petite fille résiste tant bien que mal. L’homme sort sa faucille et lui assène plusieurs coups au visage,c à l’œil, sur les mains et la jambe.
La fillette doit sa survie à son petit frère qui a assisté à la scène d’horreur. Il court appeler de l’aide, faisant venir d’autres habitants du douar. « Wiam est alors étendue sur le sol, le visage en sang. Vivant dans un village reculé, en pleine campagne, à 60 kilomètres de Sidi Kacem, sa famille ne trouve sur le coup aucun moyen de transport pour l’emmener à l’hôpital. Plusieurs taxis blancs refusent de la transporter car la fillette saignait trop. Ils craignaient qu’elle ne meure dans leur taxi », explique Mohamed Echiguer. « Puis un seul taxi a accepté de l’emmener dans un hôpital à Sidi Kacem.
Mais là-bas, l’équipe médicale ne fait strictement rien pour soigner et soulager la petite fille. Elle reste de longues heures sans recevoir aucun soin. Les médecins disent à sa famille qu’ils n’ont pas les moyens de lui administrer les soins requis. », poursuit-il. Elle est ensuite transférée dans un hôpital à Kénitra. Là-bas encore, elle ne reçoit aucun soin.
Qui est l’agresseur de Wiam ?
D’après les premières informations récoltées par l’AMDH-Sidi Kacem, l’agresseur de Wiam est un homme âgé de 50-60 ans. Vivant dans le même douar que la petite fille, il est père de 6 enfants, dont la fille aînée est mariée. « Après l’agression de la petite fille, des habitants ont alerté les gendarmes qui se sont déplacés et qui ont amené le suspect au poste», précise Mohamed Echiguer. « Puis il aurait été relâché. La famille de Wiam affirme que les proches de cet homme sont riches et influents dans le village et qu’ils auraient payé les gendarmes pour le libérer», ajoute-t-il.
Néanmoins, lui souhaite prendre ces informations avec des pincettes. Il explique que des membres de l’AMDH de Sidi Kacem sont allés aujourd’hui au douar de la famille de la petite fille pour mener leur propre enquête sur le terrain. Objectif : voir si l’accusé est en prison ou s’il a été bel et bien relâché et pourquoi il aurait été remis en liberté.
Si ce qu’affirme la famille est vrai et que les gendarmes l’ont bien relâché à cause de son origine sociale, Mohamed précise qu’une grande manifestation de soutien à la fillette sera organisée pour appeler le ministère de la Justice à intervenir dans cette affaire. Une grande manifestation comme celle qui a été organisée en soutien au garagiste de Midelt contraint de baiser les pieds d’un magistrat, en colère de ne pas avoir pu récupérer sa voiture réparée.
Une affaire à suivre…
[…] L’histoire de Wiam, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », explique Najat Anouar, présidente de […]