Laâyoune renoue avec la tension, forces de l’ordre contre partisans de l’indépendance du Sahara. Le bilan, établi par Amnesty international, fait état d’une trentaine de blessés dans les rangs des manifestants. Celui des autorités locales déclarent la blessure de douze policiers.
La mobilisation des pro-Polisario ne faiblit pas au Sahara. Le vendredi et samedi, Laâyoune était le théâtre de manifestations réclamant l’indépendance de la région. Les forces de l’ordre sont, cette fois, intervenues pour disperser une « centaine » de sympathisants du Front, selon deux observateurs de l’ONG Amnesty international (AI) qui se trouvent, actuellement, dans la capitale du Sahara.
Les témoignages, recueillis par l’AFP, de Bénédicte Goderiaux et Sirine Rached, accusent directement les éléments de la police marocaine « de recourir à la force de manière excessive » alors que la marche se déroulait « dans le calme ». Les deux membres d’AI affirment, toujours selon l’AFP, qu’elles ont recensé une trentaine de blessés, parmi eux un enfant de 14 ans, dans les rangs des sympathisants du Polisario alors qu’elles n’ont eu accès, comme le rapporte l’agence française, qu’à 12 personnes.
De son côté, la wilaya de Laâyoune avancent que douze membres de la police auraient été également blessés. Cette escalade a contraint la fédération royale de football de reporter à une date ultérieure, la rencontre qui devait opposer l’équipe locale à celle de la ville de Khémisset, comptant pour la 2ième division de la Botola.
Ces manifestations sont appelés à se poursuivre
Dans des déclarations à Yabiladi.com, des sources au Sahara se disent pessimistes quant à la situation qui prévaut dans la région. Elles sont convaincues que le Polisario ne va pas laisser échapper l’occasion pour faire monter au maximum la tension dans les principales villes du sud.
Les mêmes sources soutiennent que ces manifestations seraient « la conséquence d’une réunion tenue, la semaine dernière, par les amis de Mohamed Abdelaziz, au cours de laquelle des directives très strictes, et surtout des moyens financiers, ont été donnés à Mohamed Laâkik, chargé du département de la Diaspora et des collectivités locales, pour une relance de la contestation dans le Sahara sous contrôle marocain ».
Laâkik est originaire de la même tribu qu’Aminatou Haidar, les Azzergueyyines. Sur l’appartenance tribale des têtes d’affiche de la contestation au Sahara, force est de constater que la majorité n’est pas issue de la puissante tribu des Reguibates qui détient le pouvoir aussi bien dans les camps de Tindouf que dans les provinces du sud.
Kerry Kennedy demande des enquêtes mensuelles au Sahara
Parallèlement à la tension que vit la région, les amis du Polisario, au sein du Centre Robert Kennedy, entament une campagne internationale réclamant l’envoi de missions mensuelles d’enquête sur le respect des autorités marocaines des droits de l’Homme au Sahara.
Cette invitation intervient au lendemain de l’adoption par le conseil de sécurité de la résolution 2099 prolongeant le mandat de la Minurso pour une année supplémentaire. En attendant de savoir l’issue de la demande de cette ONG, Mohamed Abdelaziz a adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, réclamant de placer le territoire sous le contrôle des Nations Unies.
Aux dernières nouvelles en provenance de Laâyoune, les pro-Polisario comptent descendre dans la rue vers 17 heures. Hier, les autorités ont empêché les associations unionistes d’organiser une marche dans la ville.