Dans la foulée du Horsegate, un autre scandale sanitaire est signalé en Europe. De la viande de porc a été retrouvée dans des kebabs en Suisse et en Allemagne, alors qu’ils sont censés, par nature, contenir de la viande de bœuf ou de poulet halal. Le Conseil central islamique suisse se dit choqué.
La nouvelle risque de contrarier les musulmans de Suisse. Des analyses réalisées par un laboratoire de Berne et commandées par le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS) ont révélé la présence de viande de porc dans des kebabs vendus dans la Confédération, rapporte, lundi 25 février, l’Agence télégraphique suisse (ATS).
20 échantillons de Döner-kebabs, provenant des établissement les plus fréquentés dans neufs villes suisses, en l’occurrence Berne, Bienne, Zürich, Winterthur, Bâle, Lucerne, Kreuzlingen, Lausanne et Genève, ont été testés. Sept d’entre eux se sont révélés positifs. La proportion de viande porcine retrouvée dans ces kebabs est, néanmoins, très faible. Elle est de moins de 0,1%, précise l’ATS. Mais pour le CCIS, le scandale est bien là.
L’Allemagne aussi
A l’origine de l’enquête effectuée par le laboratoire bernois, une autre affaire similaire signalée un dizaine de jours plus tôt en Allemagne. Après l’éclatement du scandale de la viande de cheval, retrouvée dans plusieurs plats surgelés commercialisés en Europe, censés être à base de viande de bœuf, la chaine de télévision RTL a décidé de faire sa propre enquête. Cette dernière a révélé des proportions de viande de porc dans des kebabs du pays. Selon le quotidien allemand Berliner Zeitung, qui cite l’organisme de contrôle qualité « Institut für Produktqualität », tous les échantillons contrôlés positifs provenaient de la ville de Leipzig, dans le nord-ouest de la Saxe. La proportion de porc retrouvée ici est nettement plus élevée que celle décelée en Suisse. Elle est de 7%.
Alertés par cette découverte, les membres du CCIS ont décidé de faire de même en Suisse. « Ces tests ont été lancés suite aux enquêtes menés en Allemagne qui nous annoncent la découverte de viande de porc dans les kebabs de différentes villes », explique le CCIS dans un communiqué publié lundi.
Acte délibéré ou manque d’attention ?
Pour le CCIS, « il ne peut s’agir d’incorporation malveillante et délibérée de porc » dans la viande concernée, mais « plutôt d’un manque d’attention lors du traitement ». Selon les conclusions de l’instance du culte musulman, il semblerait que les mêmes instruments sont utilisés pour le traitement de la viande de kebab et celle du porc.
Pour y remédier, le CCIS propose de « séparer le cycle de production pour le porc de toutes les autres sortes de viandes ». Une solution qui risque de ne pas convaincre grand monde en Suisse. « Il ne faut en aucun cas qu’on retrouve de la viande de porc, même en très faible quantité, dans un produit sur lequel il est écrit ‘halal’ », avertit l’organisation.
« C’est une cochonnerie »
Dans son communiqué, le CCIS se dit également « choqué » par cette découverte. « Que l’on décèle de la viande de porc dans 7 des 20 kebabs soumis à nos tests, surpasse toutes les craintes et choque les coopérants du CCIS ». Son président Nicolas Blancho a même qualifié l’affaire de « cochonnerie ». « Nos collaboratrices avaient pourtant demandé si la viande était halal durant la collecte des échantillons et tous avaient assuré que c’était le cas », regrette-t-il.
Le CCIS est, par ailleurs, en train d’examiner la possibilité de lancer son propre label de certification halal. Une requête dans ce sens a été faite, en octobre 2012, auprès de l’Association suisse de normalisation. Le sujet fait débat et aucune décision n’a encore été prise.
Ce n’est pas la première fois que l’on trouve du porc dans ces saloperies de kebabs .
Il ne faut pas manger de ces sandwiches pourris.