Plus rien ne sera comme avant au sud. Le grand rassemblement tenu jeudi à Ouargla a prouvé que les habitants de ces régions défavorisées et méprisées par les autorités sont capables de se mobiliser pour réclamer leurs droits sociaux. Des droits bafoués chaque jour que Dieu fait en Algérie.
Pour preuve, l’état des lieux des wilayas est de plus en plus déplorable : « absence d’hôpitaux, de médecins spécialistes, alors que les dernières études affirment que le Sud détient le taux le plus important de cancéreux. Paradoxalement, aucune spécialité d’oncologie n’y est disponible. Pas d’IRM à Ouargla et pas de CHU dans tout le Sud. Côté enseignement, un grand manque d’encadrement est relevé, et dans quelques wilayas, des écoles sont sans prof de langue depuis… 5 ans ! », a dénoncé à ce sujet Hafnaoui Ghoul. Fondateur et porte-parole du Mouvement du Sud pour la justice.
Vendredi, dans un entretien accordé à El Watan Week-end, ce militant qui défend la justice sociale au sud a fait savoir qu’à « Hassi Messoud, la commune la plus riche, n’a pas de trottoir et les routes sont impraticables. A Hassi R’mel, la première zone gazière d’Algérie, la population ne dispose pas de gaz de ville et des bidonvilles poussent comme des champignons. Il n’y a pas d’eau potable », s’est-il indigné. « Et avec les dernières déclarations des ministres, je pense qu’on va vers un scénario bis de la Kabylie (de 2001). Comme Zarhouni à l’époque, des ministres viennent aujourd’hui nous provoquer avec leurs propos », a-t-il prévenu en dernier lieu.